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La Fleur d'Ecume
27 septembre 2007

chapitre 29 : Le sauvetage.

Chapitre 29 : Le sauvetage.

 

Une heure pour tout faire : trouver le chemin, sortir Aruvah, et revenir avec sans qu’il ne se réveille avant la surface. Comment faire ? Prune avait beau nager vite, surtout sous son apparence céruléenne, jamais elle ne serait dans les temps. Elle avait atteint une septième grotte, lorsqu’elle entendit :

« C’est long, non ? Fais donc comme Indiga, ça ira plus vite. »

Prune se retourna : un phoque bleu et vert tournoyait dans la grotte, où il n’y avait pour issue que le trou d’où la jeune fille était venue.

Que veux-tu dire ? demanda-t-elle.

Tu dois passer de l’autre côté sans t’évanouir, mais c’est pour le moment impossible, comme pour Indiga, qui avait un cœur de lièvre. Et il a eu le courage de changer de cœur, pour obtenir un cœur de tigre.

Oui, je connais l’histoire d’Indiga, sourit Prune, ça se passe dans l’Est de

la Sibérie

, j’adore toutes les histoires du monde entier. Beaucoup les considèrent comme de simples récits pour amuser ou faire peur, mais pas moi : je sais que ces histoires sont réelles… Alors comme ça je dois changer de cœur, comme Indiga l’a fait ?

Toi, tu n’as pas à changer de cœur, mais le geste est le même. C’est le prix à payer…

Je comprends pourquoi mon cœur est resté dans ma statue, à Malditta… Où est le poignard ?

Le voici : c’est un poignard très spécial, tu sais. »

Le phoque fit un geste en direction d’un gigantesque poignard translucide, dont les couleurs variaient et scintillaient, éclaboussant de lumière les parois de la grotte. La lame semblait si fragile, que Prune se demanda si elle n’allait pas se briser sur sa poitrine. Mais il ne fallait pas traîner : elle leva le poignard, et se le passa à l’endroit où aurait dû se trouver son cœur. Aussitôt, une espèce de tourbillon la happa, et elle se retrouva quelques secondes plus tard dans une immense salle, dans laquelle l’eau ne pouvait pénétrer. En son milieu se tenait une statue. Elle s’approcha lentement…

Aruvah Tuhra ! Le vrai Aruvah, son petit frère, le fils de Tamashuk-Thomas et de Prabhavati… Elle resta un petit instant à se demander comment le toucher sans le réveiller, puis découvrit une table bizarre recouverte de sable. Une phrase en okéani était tracée : « Une question ? Porte-poignard tu es, cœur de cristal tu as, le cristal c’est la roche, la roche est si ancienne, elle est la mémoire de

la Mer

, Pogdulia y prend son sens et porte-poignard tu sais.».

« Kekseksaveudire ? se demanda Prune, intriguée. Et aussitôt elle connût la réponse. Oh, mais si ça marche aussi vite… Comment sortir Aruvah du Fin Fond du Fin Fond de l’Abîme et le ramener à l’air sans qu’il ne se réveille avant d’avoir atteint la surface et sans que j’y laisse ma vie ? »

La solution se présenta d’elle-même. Prune ne devait pas toucher d’une de ses mains ou de sa tête le cœur d’Aruvah, et lorsqu’elle serait prête à remonter elle agripperait le manche du poignard. Avec précaution, elle toucha l’épaule de son frère.  Aussitôt, celui-ci tomba au sol : il n’était plus pétrifié, mais demeurait bien inconscient. Prune le saisit solidement, en prenant bien soin de ne pas effleurer d’une main ou de la tête le cœur du jeune homme, puis elle porta la main sur le poignard.

Le tourbillon les happa et ils se retrouvèrent dans la salle du Phoque. Prune lâcha son frère, qui flotta élégamment pendant qu’elle s’ôtait le poignard du corps. Pas une seule goutte de sang n’avait coulé, et le poignard était aussi translucide qu’avant.

« Bonne chance ! souhaita le phoque.

Merci, répondit Prune. »

Elle passa un bras autour de l’épaule d’Aruvah, s’aidant de l’autre pour remonter. Aruvah ne la ralentissait pas ; seuls ses cheveux volants devant les yeux de Prune la gênaient un peu. Bientôt, la grotte aux fresques fut atteinte, puis l’extérieur. On voyait les bases des colonnes d’eau et de lave, gigantesques spirales naissant du fond marin. Prune slaloma entre les colonnes, et finit par remonter son frère à la surface. Elle nagea jusqu’au bord, déposa doucement Aruvah sur la terre ferme, puis retourna sous la statue au cœur battant. Une ondulation la propulsa directement à l’intérieur, son cœur reprit sa place, et lentement elle commença à se dépétrifier. Cinq minutes plus tard et tout était perdu !

Shádi sauta au coup de Prune, soulagé. Cette dernière reprit son apparence humaine, et tous deux coururent chercher Aruvah. Ils le trouvèrent là où l’avait lassé Prune, les pieds encore dans l’eau, et le portèrent délicatement sur le chemin. Shádi tendit le corail de cristal à Prune, qui le posa sur le cœur d’Aruvah. Aussitôt, celui-ci ouvrit les yeux, apeuré, toussa, respira bruyamment, et finalement reconnut Prune. Morgane lui avait montré son image, et il cherchait à la prévenir du danger représenté par Morgaéus quand il avait finalement dû se pétrifier, avant d’être précipité au Fin Fond du Fin Fond de l’Abîme. Elle lui présenta Shádi, puis tous les trois quittèrent Malditta.

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  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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