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La Fleur d'Ecume
18 juin 2007

chapitre 18 : Saga ?!

Chapitre 18 : Saga ?!

 

 

Prune, essoufflée, courrait toujours, les autres à ses trousses. Mais elle s’aperçut que la rue dans laquelle elle s’était engagée aboutissait à un mur. Une impasse ! Il fallait qu’elle tombe sur une impasse ! Aucun moyen de fuir. Aucune cachette. La lune donnait au décor une teinte lugubre et glacée. Prune frissonna. Elle avait peur, ils étaient bien trop nombreux pour qu’elle puisse leur tenir tête. Ils arrivaient. Vingt sbires de l’imposteur, munis d’armes normales et d’armes « magiques », ces fameuses armes dont Morgane et Olena avaient parlé, fondaient sur Prune, avec l’ordre de la ramener morte ou vive à leur maître. Bien décidée à ne pas se laisser prendre si facilement, Prune respira profondément, et s’avança, prête à se battre de toutes ses forces. Mais que faire contre les armes « magiques » ? Avec un rictus de satisfaction, le chef des sbires de l’imposteur leva les mains, il allait lancer une attaque. Prune, pétrifiée par la peur, fixait son adversaire droit dans les yeux, comme elle avait toujours fait jusqu’à présent quand on allait s’en prendre à elle : tous avaient renoncé, terrifiés par le regard de Prune. Mais là, rien à faire, l’homme n’était pas impressionné, bien au contraire, une lueur fanatique brillait maintenant dans ses yeux, et il lança son attaque. Magique ou ordinaire ? Peu importait, de toute façon, Prune était perdue…

C’est alors qu’un éclair fulgurant surgi de nulle part déchira l’obscurité pour se poster entre la jeune fille et les sbires de l’imposteur, et détourna l’attaque lancée contre Prune. Cette dernière courut se réfugier dans un coin et observa la scène. L’éclair se révéla être un jeune homme que Prune reconnut aussitôt…Mais c’était impossible ! Comment aurait-il pu être là ? Ça ne pouvait pas être lui ! Le combat commença entre cet homme et les autres, et les doutes de Prune s’envolèrent : c’était bien un personnage sorti tout droit de Saint-Seiya : Saga des gémeaux ! Prune se dit aussitôt que Tiffany devait être dans le coup…

Les sbires de l’imposteur préférèrent s’enfuir face à Saga. La bataille n’avait pas duré bien longtemps. Prune sentit une main sur son épaule, et aussitôt se retourna pour assommer ce malotru qui ne respectait pas le périmètre de sécurité. Elle arrêta son geste : c’était Saga.

« Ah, c’est toi ?

Il ne faut pas rester là. Ils vont certainement revenir.

Je connais un coin, dans la forêt, où personne n’aura l’idée de nous chercher. »

Prune entraîna Saga dans la forêt de Morgane. Elle était épuisée, ne pouvait plus marcher, encore moins courir, et il fallait faire vite, s’enfoncer le plus possible dans la forêt. Saga la porta et courut, jusqu’à une clairière. Il déposa la jeune fille endormie et surveilla les alentours. Rien que des arbres, à perte de vue. Dans la nuit, ils faisaient l’effet d’une gigantesque masse noire impénétrable. La Lune brillait au-dessus de la clairière, et se reflétaient dans les feuilles d’argent des arbres, l’armure de Saga, les lunettes de Prune. Non loin de là, un petit ruisseau courait, on entendait son léger bouillonnement.

Saga était songeur. Il parlait à haute voix : « bon, c’est bien joli, tout ça, mais qu’est-ce je fais là, moi ? Cette Tiffany, qui m’a fait sortir grâce à je ne sais quoi, m’a demandé de veiller sur Prune et de la protéger des attaques, mais pourquoi ? Elle m’a dit d’être de retour dans six heures, sans quoi ce serait une catastrophe, mais quoi, comme catastrophe ? Et c’est quoi, cette chaleur, qui s’empare de moi tout à coup ?

Une odeur âcre parvenait à ses narines : le feu ! Ils étaient entourés par des flammes gigantesques, qui venaient lécher les cimes des arbres. Il secoua Prune pour la réveiller. La jeune fille lui envoya aussitôt un violent coup de poing, les yeux fermés.

« Ne pas me réveiller quand je dors ! grommela-t-elle.

Prune, Prune, réveille-toi, il y la le feu ! »

Prune cligna des yeux, renifla, et se leva d’un bond, en rogne.

« Non, mais tu n’aurais pas pu me prévenir, qu’il y avait le feu ?! »

Saga ne répondit pas à une telle mauvaise foi. Il se creusait les méninges pour savoir comment agir. Les flammes rutilantes dansaient autour d’eux ; frénétiquement. Prune semblait fascinée. Une sensation qu’elle ne connaissait pas s’emparait d’elle, une sensation de pouvoir, sûrement les gênes de sa grand-mère paternelle. Mais quelque chose lui disait aussi qu’il valait mieux éteindre ce feu. Sans hésiter, elle fit un grand mouvement de bras en direction du ruisseau. L’eau jaillit et se répandit sur les flammes, qui peu à peu disparurent.

Prune ignorait comment elle avait fait ça, mais elle riait, riait, et riait si fort que son rire résonnait dans toute la forêt.

« Tu as vu ça, tu as vu ça, tu as vu ça !!! J’ai pris de l’eau à distance et j’ai éteint le feu direct ! »

Elle sautillait dans tous les sens en battant des mains. Saga se taisait. Prune se retourna : « ça va pas ?

Mon épaule, je crois.

Attends, je vais arranger ça ! »

Elle remit violemment l’épaule de Saga en place, dans un geste qu’elle estimait très doux. Elle lui demanda si ça allait mieux, et il répondit que oui. Toutefois, dans le reflet des feuilles d’argent, elle le vit grimacer…

Puis, sans prévenir, Prune s’élança à la poursuite du ruisseau : elle savait qu’il menait vers la mer. Saga lui emboîta le pas. Décidemment, cette gamine n’était pas facile à protéger !

« Regarde bien, dit Prune, si je l’ai fait une fois sans faire exprès, c’est que je suis capable de le refaire, en beaucoup mieux ! »

Le premier essai fut le bon : Prune tournait ses mains comme si elle s’échauffait le poignet, et une mince colonne d’eau s’élevait et tourbillonnait. Prune fit quelques fantaisies, aussitôt suivies par l’eau. Comme Saga persistait à ne pas applaudir cet exploit, la malicieuse Prune leva un mince filet d’eau, lui fit prendre la forme d’une main, et tourna l’eau vers Saga qui reçut une petite gifle aquatique.

« Non, mais ça suffit, maintenant des enfantillages ! Tu n’es vraiment qu’une gamine, avec pas grand-chose dans le crâne ! Non mais franchement ! S’amuser alors qu’on est poursuivi par des tueurs, qu’on a perdu beaucoup de temps et que je dois être rentré avant « six heures de sortie », comme a dit …

Gamine, gamine ! Tu peux parler, tu n’as que sept ans de plus que moi ! Et puis j’ai beaucoup plus de cervelle que toi, d’abord ! Et je ne m’amuse pas, j’essaie mes capacités, des capacités toutes nouvelles, des trucs que je n’avait jamais faits avant ! Et puis d’abord, tu m’agaces, à toujours faire la gueule ! ça t’écorcherait, de sourire un peu de temps en temps ? Parce que là, tu m’énerves, et puis tu … aa…aaa.aaaa.tchouwwwwwwwwwwwwwm !!!!!!!!!! »

Un volcan venait de jaillir, à l’endroit même où Prune avait envoyé son éternuement. C’était un joli volcan de type effusif, qui déversait une magnifique lave mordorée, grenat et soleil. Mais où était donc passé Saga ? Prune chercha autour d’elle, avant de comprendre : il devait être…dans le volcan ! Vite, elle leva une vague pour le rechercher parmi la lave et le ramener sain et sauf au sol.

Euh…ça va ? lui demanda-t-elle d’une petite voix.

Si tu veux parler du petit tour dans le volcan, oui, sinon…

Tu as vu ce que je sais faire ? C’est marrant, jamais je n’avais fait ça, avant…

Les mots de Morgane lui revinrent en mémoire « je vais tâcher que tu les découvres très bientôt, ces talents cachés »… Elle sourit.

Dis, tu sais ce que c’est, toi, le fin fond du fin fond de l’abîme ?

Le quoi ? C’est quoi, cette chose là ?

Ah, non, mais dites moi que je rêve ! La fin d’un mythe, là, vraiment la fin d’un mythe !

Quel mite ? On ne dit pas d’ailleurs plutôt « une mite » ?

C’est pas vrai, siffla Prune. Tu te fiches de moi ?

Ah, un mythe ! Le fin fond du fin fond de l’abîme… Non, jamais entendu parler… C’est de quelle mythologie ?

Prune ne répondit pas et tourna le dos à Saga. Elle était énervée. Toutefois, elle se remit face à lui, avec un petit sourire en coin.

Tu as vu ce que je savais, tout de suite…eh bien j’ai pensé aussi…que tu pourrais…tu vois, je suis en danger permanent…tu pourrais donc…m’apprendre ta plus grosse attaque, par exemple…

Ah, non ! Il faut des années et des années d’entraînement, pour ça ! Ce n’est pas le genre de chose qu’on arrive à faire en cinq minutes.

Dis plutôt que tu as peur que je te ridiculise, ça ira plus vite.

Non mais là, tu commences sérieusement à…bon, d’accord, mais je t’ai prévenue, ce n’est pas facile du tout, et on n’a pas beaucoup de temps.

D’accord, sourit Prune.

Saga lui expliqua comment faire, Prune regarda attentivement, et réussit à égaler Saga en trois tentatives. Elle comprit pourquoi Morgaéus avait tant tenu à l’avoir de son côté, avant de se décider à la tuer… Elle était vraiment dangereuse pour lui.

Soudain, Saga se figea. Les six heures étaient presque écoulées, et il était là, au bord de l’eau, avec toute une forêt et toute une ville à traverser. Il leur restait exactement une heure pour rentrer. Ils remontèrent le ruisseau jusqu’à la clairière, et là…

Par où devons nous passer ? demanda-t-il.

Je ne sais pas, je dormais quand tu es venu, rappelle-toi.

Oui, ça je me souviens bien, mais je ne sais plus par quel chemin nous sommes venus.

Tu veux dire…qu’on est perdu, en gros ?

Je crois bien…et c’est problématique, car nous n’avons pas beaucoup de temps. Tiffany m’a dit que ce serait catastrophique si je ne rentrais pas à temps.

Heureusement que moi, j’ai le sens de l’orientation, et que je connais bien le coin…Tu vois, le grand chênes, là ? C’est par là qu’on passe, quand on vient du bar des Labordage. Viens vite ! »

Saga suivit Prune jusqu’au chêne, puis jusqu’à l’arrière-salle du bar. Ils étaient de retour à Siudka, dans l’avenue des Pirates.

« Où dois-tu aller ?

Tiffany m’a dit que ça s’appelait …Animal en gars, ou quelque chose comme ça.

Animanga, oui, je sais où c’est. Il suffit de descendre la rue. »

Ils touchaient au but : l’enseigne du fameux salon où on trouvait souvent Tiffany se détachait dans l’obscurité, éclairée par un néon clignotant jaune et rose.

Prune et Saga se dirigeaient vers l’Animanga, lorsque un éclair bizarre accompagné d’un bruit strident leur barra la route. Comme Prune regardait de tout côté pour voir d’où ça venait, elle s’aperçut que Saga n’était plus là ! Pourtant, l’heure fatidique n’était pas arrivée… Ses yeux rencontrèrent les écrans du cybercafé d’à côté l’Animanga, et là elle comprit : Saga avait été aspiré dans un ordinateur, et cognait au carreau de l’écran pour attirer l’attention de Prune. La jeune fille réfléchit un instant sur le meilleur moyen de tirer Saga de l’écran : pas d’eau à proximité…Un volcan serait inutile…Oh, ça y est : l’attaque de Saga ! Elle se prépara, et, malgré les hochements de tête du jeune homme, qui craignait une catastrophe, lança l’attaque. Mission accomplie ! Saga était sorti !… Mais le cybercafé était légèrement…dévasté ! Sans s’attarder sur les dégâts, ils se précipitèrent à l’Animanga, où Tiffany, Jean et Maélia étaient assis autour d’une table basse sur laquelle se trouvaient le manga, une étrange clé rouge et une montre.

« Hé bien, il était temps ! dit Tiffany. Vite, Saga : mets ta main sur la clé.

Prune, dit Saga la clé sous les doigts, surtout évite d’utiliser cette attaque. Et n’abuse pas de tes pouvoirs, ça pourrait être dangereux. Et surtout, fais attention à toi. D’accord ?

D’accord, répondit Prune, pensive.

Bon, j’y vais, apparemment.

Oui, c’est ça : dès que la grande aiguille aura atteint le 12, tu partiras, reprit Tiffany.

Le 12 fut vite atteint, et Saga retourna sans encombre dans le manga.

Des cris agaçants d’une gamine retentirent du côté d’un placard. Jean ouvrit, et une gamine d’une douzaine d’années sortit, pleurnichant : « ma clé ! rends moi ma clé ! c’est ma clé ! tapaldroit d’t’en servir ! Nia-nia-nia, nia-nia-nia.

« C’est qui, cette sale gamine ? demanda Prune.

C’est Sophie, répondit Frédérique.

Ouais, je suis Sophie, la sœur d’Adeline, et j’ai trouvé une clé très intéressante sur la plage il y a un mois, et elle est à moi.

Non, elle ne sera à toi que dans un an et un jour si personne ne l’a réclamée, corrigea Tiffany. Donc, en attendant, on peut s’en servir, surtout en cas de force majeure, c’est Morgane qui l’a dit. Si tu as un problème, tu le règles avec elle.

Ooouuuaaaiiinnn, Morgane c’est une menteuse, d’abord, et toi aussi, et tout le monde ! Cette clé je l’ai trouvée elle est à moi. Na !

Bon, ça va ! hurla Prune d’un seul coup. »

Ses yeux flamboyaient, ses cheveux virevoltèrent autour de sa tête, alors qu’il n’y avait pas un souffle de vent dans la pièce. Tous reculèrent d’au moins trois pas. La jeune fille étaient vraiment inquiétante ; elle avait quelque chose de féroce qu’on ne lui avait encore jamais vu, même si c’était loin d’être la première fois qu’elle se mettait en colère. Sophie cessa aussitôt de pleurnicher.

Tout va bien, Prune ? s’enquit Maélia.

Oui, oui… ça va…ça va… J’ai faim !

Ok, conclut Tiffany ; bon toi, dit-elle à Sophie, voilà ta clé et arrête de chialer ; et toi, dit-elle à Prune, il n’y a rien de comestible ici. Allons plutôt manger un morceau chez moi. »

L’idée de Tiffany fut approuvée à l’unanimité ; Sophie rentra chez elle avec la clé (« ne la laisse pas trop prêt des bouquins, c’est hypersensible, ces choses-là » la prévint Léna, la propriétaire de l’Animanga) ; et Jean, Maélia, Frédérique, Prune et Tiffany se rendirent chez cette dernière pour manger.

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  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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