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La Fleur d'Ecume
24 juin 2007

chapitre 19 : Enfin une journée normale ?

Chapitre 19 : Enfin une journée normale ?

 

Au lever du Soleil (après quelques heures de sommeil seulement), Prune fut agréablement surprise de constater la présence de sa voiture. Un mot scotché sur le volant indiquait « Je crois qu’il faudrait vérifier les freins. Bisous et à bientôt. Sacha ». La jeune fille esquissa un sourire : les freins, elle ne les utilisait que si rarement… Aspirant à une journée enfin calme, enfin normale, elle prit la direction de la fac. Cela faisait plus d’une semaine qu’elle ne s’était pas retrouvée dans une telle situation, à se soucier seulement de ses cours, du travail qu’elle n’avait pas fait (Berthille allait rouspéter), de ses amis…

N feu rouge : Prune s’arrêta de mauvaise grâce. Il n’y avait personne, pourquoi un feu rouge, alors qu’un « cédez le passage » (pour les autres, bien sûr) aurait suffi ? Toute absorbée par cette pensée, elle ne vit pas une moto sombre arriver à sa hauteur. Le crissement des pneus lui fit tourner la tête, juste à temps pour voir clairement un flingo équipé d’un silencieux pointé sur elle par le motard. Le feu était encore rouge, mais valait mieux tenter sa chance que se faire tirer dessus. Dans un cri, elle démarra et s’engagea dans une petite ruelle sur sa droite (sans mettre son clignotant pour préserver l’effet de surprise). Après bien des méandres et des détours, Prune parvint à la fac. Elle se gara à la « vacommchteupousse » dans un endroit du parking bien en vue, scruta les alentours pour constater avec satisfaction qu’elle avait semé le motard, et se dirigea vers le bâtiment des Civilisations Anciennes.

C’était l’effervescence dans

la Bibliothèque

de Civilisations Anciennes, qui servait aussi de salle de détente, et parfois même de tripo quand Prune et ses amis étaient là. Cyrielle et Pierre étaient en pleine dispute, devant Berthille qui faisait tout son possible pour les ignorer. Marie regardait un animé sur l’ordinateur, Emilie, Florence et Kathlenn jouaient aux cartes, Tiffany était absorbée dans un manga. Alors que les insultes fusaient entre Pierre et Cyrielle, Berthille, de sa petite voix flûtée, invita tout le monde à la rejoindre dans la salle de cours. Prune l’entendit et fit signe aux autres, tous la suivirent, sauf les deux belligérants qui n’avaient rien entendu et qui continuaient à casser les oreilles de tout le monde. Ils ne cessèrent leur scène que suite à un violent « vos gueules » prunesque qui dépassa leurs voix en décibels.

« Je suis ravie de vous voir en cours, et à l’heure, Prune, dit Berthille, et j’aimerais vous entendre. Alors, que pouvez-vous me dire sur le texte de Cicéron que je vous avais donné il y a deux semaines ? »

Prune avait complètement zappé tout ce qui concernait la fac. « Il y a deux semaines »… Elle aurait été assez mal à l’aise de n’avoir pas fait son travail, il y a deux semaines, les remarques berthillennes qui en auraient découlé l’auraient piquée au vif ; mais là, elle relativisait : elle préférait se faire remonter les bretelles par Berthille à une balle dans la peau. Alors qu’elle commençait à expliquer qu’elle n’avait pas eu le temps de se pencher sur le texte et que les yeux de Berthille s’agrandissaient de réprobation, une pluie de balles s’abattit dans les fenêtres. Tous se plaquèrent au sol, et rampèrent vers la sortie. Ils se réfugièrent dans

la Bibliothèque

, où se tenait… Morgane.

« Prune, vient avec moi ! Vite ! » dit la fée.

La jeune fille s’apprêtait à obéir quand elle se souvint d’une chose extrêmement importante : jamais Morgane ne se déplaçait hors de

la Forêt

d’Argent… Et cette façon de bouger n’était pas celle de Morgane. Soupçonneuse, elle prétexta une subite envie d’aller aux toilettes, et s’éclipsa en douce.

Elle démarra en trombe et fila vers le bar des Labordage. Sacha la salua, lui servit un verre de Spéciale, et la conduisit dans l’arrière-salle, d’où elle pourrait se rendre au château de la fée.

« Morgane ! Morgane ! Tu es là ?

_ Oui, mais ne hurle pas comme ça, tu casses les oreilles de mes fleurs et des minidragons ! Que veux-tu ?

_ Il a recommencé ! Morgaéus. Il s’est fait passé pour toi à la fac pour essayer de me capturer ! Et les autres pensaient que c’était vraiment toi, en plus ! Il va encore te discréditer, il  faut que tu prennes les devant ! Vite !

_ Calme-toi, Prune. Tu sais, je n’en ai plu rien à faire, de ce qu’on peut dire de moi. Ce qui compte, c’est que tu ne te sois pas laissée berner. Viens, entrons au château. »

Dans la salle des arts divinatoires, des notes multiples prises par Morgane étaient éparpillées. L’instinct paléographique de Prune (et la curiosité) poussa cette dernière à lorgner sur les notes, mais celles-ci s’effacèrent (c’était un dispositif de sécurité). Dépitée, Prune suivit Morgane et s’assit là où lui indiquait la fée.

« Alors, tu es de plus en plus en danger.

_ Oui, aujourd’hui et hier, on n’a pas arrêté de m’attaquer ! J’en ai plus qu’assez ! Je vais aller voir Morgaéus et lui coller une mandale une bonne fois pour toutes !

_ Non, pas encore. Tu n’es pas encore assez forte pour ça.

_ Ah tu crois ça ? Eh bien figure-toi que cette nuit,… Mais tu dois déjà le savoir, non ?

_ Evidemment, sourit la fée, mais ça ne suffit pas… Il te manque encore l’essentiel.

_ C’est quoi ? demanda Prune avidement.

_ Je n’ai pas le droit de le dire, ni de le montrer, ni de faire deviner ; mon sort est lié à ce secret. Si je le révèle par quelque manière que ce soit, je meurs.

_ Mais…les fées ne peuvent pas mourir !

_ Et Fructidora ? lui rappela Morgane.

_ Oui, mais son meurtrier est un fé… Et jamais je ne pourrais le tuer, alors…

_ Pas comme ça, c’est sûr… Mais…

_ Attention, tu es entrain d’essayer de me faire deviner !... Quand tu dis que ton sort est lié, c’est comme pour Perle et Yiyor ?

_ Oui, ça vient du même Code… Le Code d’Athamalys. Non, inutile de me demander ce que c’est, je en connais que la règle qui me concerne sur le secret.

_ En tout cas, merci… Je sais que c’est toi qui as provoqué le feu, cette nuit.

_ Ah oui ? sourit la fée, énigmatique.

_ Je suis invincible, avec ça : l’eau et les volcans…« la princesse de Malditta, celle qui sait manipuler l’eau et créer des volcans, qui peut appeler les six pétales et le cœur et s’en servir, mais qui peut aussi tout détruire.»…C’est exactement comme dans mon rêve !

_ Invincible, non, mais il est certain que tu es très forte… En attendant, rentre chez toi et reste à l’abri.

_ Ah, non ! Moi, je veux me battre ! Pas question de rester en arrière !

_ D’accord, mais pour l’instant, rentre chez toi. Entendu ?

_ Oki, soupira Prune. »

La jeune fille revint au bar des Labordage. Sacha lui servit à manger, et tout en avalant sa nourriture, elle raconta ses aventures de la matinée. Le père et la mère Labordage furent évidemment de l’avis de Morgane : Prune devait rester chez elle à l’abri.

Elle regagna son appartement, se brossa les dents et fit une petite sieste qui dura de 14 h à 18 h. Lorsqu’elle se réveilla, elle vit deux mots glissés sous sa porte. Le premier était écrit par ses amis, et lui conseillait de rester bien cachée ; le deuxième était anonyme, et indiquait : « Tu ne seras jamais à l’abri, où que tu sois, où que tu ailles… Rejoins-moi ou attends-toi à mourir… ». Tout se mit à bouillonner dans la tête de Prune. Morgaéus qui cherchait à la tuer et qui avait lancé tous ses sbires à ses trousses, ses amis qui lui disaient d’attendre bien sagement qu’on la tue, et son petit frère au fin fond du fin fond de l’abîme…

Elle décida d’aller se promener au bord de la mer pour se clamer. C’était une technique qui avait fait ses preuves maintes fois par le passé…

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Commentaires
La Fleur d'Ecume
  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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