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La Fleur d'Ecume
3 novembre 2006

chapitre 6 : Aruvah Turah

Chapitre 6 : Aruvah Turah.

 

« _ Entrez, asseyez-vous, dit Morgane, mais ne mangez rien tant que je ne suis pas revenue. »

Les enfants s’installèrent autour d’une grande table, sur laquelle trônaient d’appétissantes cucurbitacées. Les yeux brillants de gourmandise, Noémie tendit la main vers une petite citrouille, mais Nino l’arrêta à temps !

« _ Tu n’as pas entendu ce qu’à dit Morgane ? s’exclama Prune. Il ne faut rien manger tant qu’elle n’est pas revenue. »

C’est alors qu’une harpe se mit à chanter ; le rideau de fond de la salle s’entrouvrit, et Morgane apparut, très belle, vêtue d’une longue robe pourpre et or, ses longs cheveux châtain foncé soigneusement tressés. Elle avança élégamment sa main droite, et toute la pièce s’éclaira. Enfin, d’un simple souffle, elle répartit les cucurbitacées entre les enfants, et s’assit à son tour.

« _ Pourquoi Aruvah veut-il me tuer ? demanda Prune.

_ Il ne veut pas te tuer, répondit Morgane.

_ Non, c’est vrai, il veut m’intimider pour que j’accepte de rallier sa bande. Mais là encore, pourquoi ? Je ne suis pas sorcière, je n’ai rien de spécial !

_ Double erreur, sourit Morgane. Tu as en toi quelque chose de particulier, mais je ne peux pas te dire quoi maintenant, ce serait beaucoup trop tôt, et beaucoup trop brutal. Et jamais Aruvah n’agirait de cette manière.

_ Je ne voudrais pas être impolie, mais là tu es complètement à côté de la plaque, Morgane ! Depuis cette histoire de dans la grange, il n’a pas arrêté de me poursuivre.

_ Les larmes d’Aruvah n’ont pas fini de couler, mais pas pour ce que vous croyez, soupira tristement Morgane.

_ Quoi ??? s’écrièrent les enfants.

_ L’individu qui te poursuit, Prune, qui effraie tout le monde, qui n’hésite pas à commettre des crimes, n’est pas Aruvah Tuhra. Vous n’avez jamais vu le vrai Aruvah Tuhra, ni ses vrais parents. A quoi ressemblait la femme qui se disait la mère d’Aruvah, Prune ?

_ Petite, maigrichonne, pas très jolie, avec des cheveux trop fins, blonds presque blancs, et assez froide.

_ Tout l’inverse de la vraie, s’écria Morgane. »

La fée assombrit la pièce d’un mouvement de sa main gauche, et fit apparaître une boule de feu, dans laquelle se tenait une femme rondelette, brune, vêtue d’un sari. Morgane expliqua : cette femme était la véritable mère d’Aruvah, elle s’appelait Prabhavati. Puis elle frappa dans ses mains, et l’image de Prabhavati laissa la place à celle d’un tout jeune homme à la peau dorée, aux épais et longs cheveux noirs, aux yeux noirs, très profonds, plus profonds encore que la Fausse des Mariannes, songea Prune. Les yeux de la fée s’assombrirent.

« _ Voici le vrai Aruvah Tuhra. Il s’est volontairement plongé dans cet état de statue, pour échapper à un sinistre individu qui voulait s’emparer de lui et de ses pouvoirs. Mais cet individu en question a volé la « statue » et l’a transportée au fin fond du fin fond de l’abîme. Et maintenant, il se fait passer pour Aruvah, et accomplit toute sorte de méfaits en son nom. C’est aussi à lui que je dois ma mauvaise réputation. A cause de lui, on m’a prêté toute une ribambelle de crimes que je n’avais pas commis. Je lui ai fais face, mais il a eu le dessus, et il a pris ma place après m’avoir envoyée au fin fond du fin fond de l’abîme.

_ Tu as été au fin fond du fin fond de l’abîme ??? Comment tu as réussi à sortir de là ?

_ Je suis une fée, à la différence d’Aruvah, qui n’est qu’un humain. Mais même une fée a du mal à se tirer du fin fond du fin fond de l’abîme. J’ai mis cinq-cents ans à en sortir. Le monde avait changé, je n’y trouvais plus ma place, alors je me suis retirée dans ce château. Puis il y a quelques années, une femme est venue se réfugier ici avec son bébé. C’était Prabhavati. Peu de temps après, Thomas, le père du bébé, est venu les rejoindre. Mais, pour une raison que je n’ai pas à vous révéler, ils ont dû s’enfuir, sans le petit Aruvah. Pour protéger l’enfant, ils me l’ont confié. Aujourd’hui, ils habitent dans un endroit que moi-même j’ignore.

_ Et il ressemble à quoi, le père d’Aruvah ? demanda Lucie.

_ Certainement pas à Michael Jackson ! fit Alexandre.

_ Non, en effet, reprit Morgane. Le voici. »

L’image de Thomas apparut dans la boule de feu : un très jeune homme élégant aux cheveux châtain et au doux regard triste.

Morgane soupira, et fixa ses yeux dans ceux de Prune.

« Ecoute bien ce que je vais te dire, Prune : je ne peux pas te dire tout de suite pourquoi, mais tu es la seule à pouvoir sauver Aruvah. Fais attention à toi, l’autre ne te lâchera pas ! Et surtout, Aruvah ne doit pas être éveillé avant d’avoir atteint la surface, sinon, il mourrait. Les dangers qui te guettent sont nombreux, et tu dois pouvoir y faire face. Je compte sur toi, Prune. Quant à vous, les enfants, ne vous mêlez pas de ça, c’est trop dangereux, et vos parents s’inquièteraient trop pour vous… Ils faut que vous partiez, maintenant. Asseyez-vous bien confortablement au fond de votre chaise, fermez les yeux, laissez-vous bercer par le son de ma harpe… »

Et Prune ainsi que les enfants se retrouvèrent à Siudka, dans la pièce du fond du Bar des Pirates.

 

 

 

 

 

 

Fin

de la première partie.

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Commentaires
La Fleur d'Ecume
  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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