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La Fleur d'Ecume
29 novembre 2013

CHAPITRE 74 : le chant de Noromki.

CHAPITRE 74 : le chant de Noromki.

 

Les dernières lueurs du jour éclairaient la rue de manière blafarde. Un combat faisait rage entre une bande de nazis et une femme. Prune-Tzali s’approcha prudemment. Un trident ? Deux masses de cheveux virevoltantes ? Des vêtements bleus ? Ildika ! Elle courut, mais stoppa net : un épouvantable cri retentissait. Les nazis s’éloignèrent et Prune-Tzali rejoignit Ildika, qui gisait au sol, une main tranchée. Une rage intense se mit à bouillonner dans le ventre de la jeune fille. Elle ramassa le trident et le lança en direction des ennemis. Le sol s’ouvrit là où le trident se planta, et ils furent ensevelis.

« Ildika ! Tiens bon, ma poule ! »

Des bruits de pas précipités, des voix humaines masculines, des pieds, des mains, deux visages effarés…

« Pauline !

‒ Elle s’appelle Ildika !  » rugit Prune-Tzali.

Bientôt après accoururent Naoki et Téiki. Ce dernier hurla comme un fou, puis s’effondra sur le corps d’Ildika.

« C’est fini… Elle ne respire plus… souffla Naoki en ramassant la main coupée.

‒ Tout cela c’est leur faute ! gronda sourdement Téiki TOUT CELA C’EST à CAUSE DE VOUS ! » hurla-t-il à l’encontre des deux humains présents, brandissant vers chacun d’eux une lame aquatique particulièrement aiguisée. Il allait les transpercer, quand Prune-Tzali s’interposa et saisit chaque arme du bout des doigts.

« Tu as réussi à arrêter les aiguilles de Téiki, murmura Naoki ; qui es-tu réellement ?

‒ Je suis Tzali-Sméruga.

‒ Sméruga ! susurrèrent les deux Céruléens.

‒ A quoi cela t’aurait-t-il servi de zigouiller ces deux humains ? Hmm ? Combien d’Ildika, de Noromki, de Lavritsa faudra-t-il encore ? Vous êtes là, tous les quatre, autour de la même personne, que vous appréciiez tous les quatre, et vous voudriez encore vous entre-tuer ? Préoccupez-vous plutôt de ce que vous pouvez encore faire pour elle ! Allez chercher de la kouvsélène, recollez-lui la main, portez son corps à la mer ! »

Un moment plus tard, Ildika fut portée vers la mer par les deux humains et les deux Céruléens. Prune-Tzali était allée ramasser de la kouvsélène et remis la main coupée à sa place. Alors que son corps disparaissait dans les flots, Téiki entonna un chant.

 

Alokai pyroakakrwvsivuti válodi

Oï, Lavritsa

Chetchilo naliekti

Oï, Lavritsa

Szeboszswvki limi

‒ C’est le chant de Noromki, expliqua Naoki.

‒ Qu’est-ce que ça veut dire ? s’enquirent les deux humains.

‒ En gros, répondit Prune-Tzali, cela signifie : “S’élancent les vagues rouges de feu et de sang, Lavritsa, ton regard ne me quitte pas, Lavritsa, je suis prêt à te venger.”

‒ Nous chantons cela chaque fois que l’un de nous est massacré, poursuivit Téiki. »

Tous les cinq reprirent le chant de Noromki, puis chacun repartit de son côté.

La nuit touchait presque à sa fin. Prune-Tzali cheminait vers le champ où elle s’était retrouvée et d’où elle devait repartir. Elle entendit des bruits de pas derrière elle et accéléra. Les pas accélérèrent. Elle ralentit et les pas ralentirent également. Elle se retourna brutalement en lançant à haute voix “vu !”. Il s’agissait d’un des nazis qu’elle croyait avoir ensevelis. Elle grogna et le regarda fixement ; mais des silhouettes s’approchèrent : certes ils étaient tombés là où le trident avait ouvert le sol, mais tous les ennemis en avait réchappé et menaçaient de la tuer. Que faire ? Boire le contenu de la fiole et attendre l’heure propice, au risque de se faire emmener ou assassiner ? Se battre ? Mais dans ce cas là, il ne fallait surtout pas opter pour une technique révélant sa véritable nature… Ils formaient un cercle autour d’elle. Elle en compta sept. Elle prit une profonde respiration, porta sa main à sa botte, saisit le manche de son couteau de plongée, et eut un mouvement de recul. Du sang … Un bruit de lames qu’on ôte, et les sept nazis s’écroulèrent, morts… Prune-Tzali put alors voir Téiki, sept épées à la main. Son visage et son torse étaient ornés d’un motif écarlate très particulier.

« Ce tatouage… murmura la jeune fille.

‒ Oui… Je suis devenu Noromkiste, et fier de l’être !

‒ Attention ! En voilà d’autres ! s’écria Naoki en brandissant son arc. »

S’en suivit une bataille étrange, entre des ennemis équipés d’armes à feu, Téiki et ses sept lames différentes, Naoki et son arc, Prune-Tzali et son couteau. Les flèches de Naoki volaient de toute part, les sept épées de Téiki semblaient danser… Le soleil rougeoyait. Prune-Tzali se mit en retrait, but le contenu de la fiole, serra fort la pierre lumineuse, et tout devient très blanc autour d’elle. Elle sut que les deux frères avaient vaincu leurs ennemis et regagné la mer, que les deux hommes approchés par Ildika, bien que de camp différent, avaient été tous deux arrêtés et fusillés par les nazis, qu’ils avaient au moment de leur exécution entonné le chant de Noromki, et que le tragique événement qui avait fait pencher la balance du côté de la non-intervention céruléenne dans la deuxième guerre mondiale était bien la mort d’Ildika.

 

 

Fin de la treizième partie.

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  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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