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La Fleur d'Ecume
18 octobre 2013

CHAPITRE 71 : L’expérience.

Le jour se levait sur l’océan ; le soleil ressemblait à un gros ballon rouge qui sortait tout doucement de l’eau, colorant les nuages de tons saumon, rose, mauve, orange, jaune...

Bon. Vers le Nord… Allons-y de suite, ce sera fait.

Prune-Tzali plongea, nagea vers les régions arctiques, salua quelques baleines et quelques orques, se faufila entre les isbergs, tout en appelant Odlyssa. Une voix chantante et cristalline lui répondit “je suis par ici”. La jeune fille se dirigea vers la voix. Elle découvrit un gigantesque isberg dont la face la plus au Nord avait été taillée et sculptée pour en faire une somptueuse demeure. Dans la plus haute des pièces, délicatement assise dans un fauteuil, se trouvait une minuscule fée.

“Es-tu Odlyssa, prisonnière des glaces ?

‒ Je suis bien Odlyssa, mais je suis nullement prisonnière des glaces. Je suis faite en glace, et je ne peux quitter les régions arctiques, sous peine de fondre.

‒ Donc tu ne pourras pas devenir fée protectrice de la ville qui s’érige sur les ruines de l’ancienne Yiyor, il y fait trop chaud.

‒ Non, en effet, je ne serai jamais protectrice de cette ville ! Mais je serai bien fée protectrice d’une ville, très bientôt.

‒ Il y aura un remaniement ?

‒ C’est-à-dire ?

‒ Une redistribution des cartes, genre Oléna deviendra protectrice de Kourchéda, Morgane de Toultsatchouk, toi de Svendilka, Navtchi de Caldeira… Oh, je viens de trouver le nom de la ville, comme ça, sans y penser !

‒ Svendilka, oui, c’est assez au Nord pour que je survive ! Dans ce cas je suis d’accord.

‒ Parfait ! Je vais prévenir tout le monde !”

Prune-Tzali fonça vers Siudka. En chemin, vers les Coraux Morts Sous La Lune, elle croisa un long cortège où se mêlaient Céruléens, Sirènes, Tritons et autres habitants des flots. Sur un lit porté par quatre Tritons était allongée la Sirène aux longs cheveux mauve sombre.

“Non ! Elle est…

‒ Oui, après avoir vaillamment combattu. L’humain aux yeux exorbités nous avait déjà pris une fille, et maintenant il nous a aussi pris celle-là.

‒ Toutefois elle a pu se venger. Son chant a provoqué une brèche dans le hublot de la machine, l’eau s’est engouffrée, et l’horrible humain s’est noyé !

‒ Nous avons tout enlevé ; et son crâne viendra orner le Champ de la Vengeance !

‒ Mais juste avant il a réussi à lancer un sort qui l’a étranglée.

‒ Tzali, intervint un SCSC, tu devrais aller en surface. Une expérience d’ordre historique se prépare dans l’ancien laboratoire de l’université.”

Prune-Tzali était toute retournée par le sort de la Sirène. Elle arriva à la côte, remonta, rentra chez elle, but un verre de vin bleu aromatisé aux fruits, prit une bonne douche chaude, et consulta son portable : un message d’Aurélien. Elle lui donna rendez-vous à l’Hôtel des Chats, s’y rendit, l’emmena au restaurant à côté de l’université, puis lui raconta ce qui allait se passer dans l’ancien laboratoire. Le jeune homme la suivit avec plaisir dans son plan de découvrir en quoi consistait cette “expérience d’ordre historique”.

Les portes de l’ancien laboratoire étaient ouvertes, tout comme les portes des différents couloirs. Mais bien évidemment, la porte qui menait aux salles inférieures était solidement fermée et blindée. Prune-Tzali se renfrogna et commença à ronchonner. Aurélien observa attentivement les lieux, et remarqua que la grille qui se trouvait près de la porte dissimulait une trappe.

“On pourrait passer par là…” tenta-t-il.

‒ Bah voui ! On peut !”

Prune-Tzali effectua un double clin d’oeil et afficha un grand sourire. Aurélien dégagea la grille, porta Prune-Tzali qui s’engouffra dans la trappe, et la suivit. Ils étaient dans une espèce de couloir très étroit et si bas que même Prune-Tzali, du haut de ses cent soixante centimètres, devait se courber un peu.

“C’est un tuyau d’aération ; toutes les salles sont reliées entre elles, il suffit de trouver la bonne…

‒ Déjà ce sera vers le bas…

‒ Oui, et après… Tu entends ? Ça cause, par là !”

Ils s’engagèrent dans la partie du tuyau qui bifurquait vers la droite, continuèrent sur la gauche, et enfin remarquèrent de la lumière droit devant eux. À cet endroit, le tuyau s’élargissait, mais ne mesurait plus cinquante centimètres de haut. Prune-Tzali et Aurélien rampèrent vers la lumière. C’était la grille qui donnait sur la salle où travaillaient Amande Amanda et Axel Mudet. Les deux scientifiques soulevèrent avec précaution une pierre lumineuse, la posèrent prudemment sur une sorte de balance, reculèrent et se congratulèrent.

“Tout est au point !

‒ Attendez, je vous photographie aux côtés de votre dispositif…”

Aurélien et Prune-Tzali ne perdaient pas une miette de ce qui se passait sous leurs yeux. Amande Amanda et Axel Mudet exultaient : “il n’y a plus qu’à tenter ! s’exclama Amande. Enfin je vais réaliser mon rêve de pouvoir converser avec des grands personnages historiques.

‒ Qui allez-vous faire venir ? s’enquit Axel.

‒ J’hésite, j’hésite… Il n’y a que l’embarras du choix… Et si je conviais Galilée ? Ou Léonard de Vinci… Ou un homme préhistorique, tiens : le premier qui a eu l’idée de domestiquer le feu… Ou Elizabeth Première, j’ai des questions à lui poser. A elle et à Winston Churchill. Oui… “Je vais l’inviter pour l’heure du thé”, dit-elle avec l’accent anglais. Peut-être vais-je faire l’essai avec Winston Churchill, plutôt : moins de distance entre son époque et maintenant. Allons-y.

‒ Je préfèrerais un autre personnage, lança la voix désagréable de Morgaeus.

‒ Qui donc ?

‒ L’idée de l’époque est bonne, mais voici qui j’exige que vous conviiez. »

Morgaeus montra un portrait aux deux chercheurs.

« Non ! fit Amande Amanda. Je refuse catégoriquement de faire venir ce…

‒ Je ne vous laisse pas le choix.

‒ C’est mon invention, je fais venir qui je veux. Et celui-là, c’est нет ! Ou nein, étant donné le personnage en question.

‒ Il veut faire venir l’autre plouc à la petite moustache ! s’exclamèrent ensemble Prune-Tzali et Aurélien.

‒ Vous préférez peut-être que j’ouvre cette porte ? » menaça Morgaéus.

La peur passa sur le visage d’Amande et d’Axel. Amande déglutit, sortit un petit magnéto de sa blouse, et dit d’une voix blanche “invitation de personnages historiques, premier essai”.

Axel et elle mirent des lunettes de protection.

“Lumières ?

‒ Parées.

‒ Boutons ?

‒ Parés.

‒ Balance ?

‒ Parée.

‒ Caillou magique ?

‒ Paré.

‒ Enclenchement du dispositif.”

“Il faut à tout prix empêcher ça !” dit Prune-Tzali. Et, avant-même qu’Aurélien ne puisse la retenir, elle dégagea la grille d’un coup de poing, se précipita dans la pièce, s’empara du “caillou magique”, et tout se mit à tourner autour d’elle.

 

 

 

 

Fin de la

douzième partie.

 

 

 

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Commentaires
La Fleur d'Ecume
  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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