CHAPITRE 83 : Dernières interventions féeriques.

Chapitre 83 : Dernières interventions féériques.

Morgane s’était protégée de ses mains et repoussé Ydlossa, avant de courir vers une salle isolée du fort, abandonnant son arc derrière elle.

« Tu crois qu’elle a été infectée ?

‒ Je ne pense pas ; elle est forte, Morgane… » répondit Prune-Tzali, alors qu’un horrible doute s’emparait d’elle.

Le sang empoisonné d’Ydlossa s’était répandu en une sorte de cercle, suivant les déplacements de la fée.

« Elle ne doit pas quitter ce cercle », annonça Oléna.

La vyla leva délicatement ses mains et agita lentement les doigts. Apparut alors un oiseau fait d’eau douce et de pétales de fleurs aquatiques, au chant entêtant, qu’Ydlossa se mit à poursuivre. L’oiseau arracha la flèche, la lâcha aux pieds d’Oléna, et continua son vol circulaire, la fée zombifiée à ses trousses.

« Et maintenant quoi ? s’enquit Aurélien. On vise la tête comme pour n’importe quel zombie ?

‒ Il faut coordonner. Ce n’est pas n’importe quel zombie ; ce fut une fée. Aurélien, tu devras utiliser ceci (Oléna lui tendit l’arc de Morgane et la flèche). Prune-Tzali, au moment où la flèche atteindra la tête d’Ydlossa, tu devras éternuer…

‒ Quoi ? s’étonna le jeune homme.

‒ Le seul problème, c’est que je n’ai pas envie d’éternuer », bougonna Prune-Tzali.

Oléna lui tendit un bouquet d’étranges plantes rougeâtres munies de petites boules. Aussitôt, son nez commença à piquer.

« Dépêche-toi, ça va partir !

‒ Mais attends, je me concentre... »

Aurélien banda l’arc, visa, décocha la flèche… Prune-Tzali éternua violemment. La flèche atteignit sa cible à l’instant même où le volcan créé par l’éternuement prunesque se levait, engloutissant Ydlossa.

« Tu es vraiment bizarre, toi ! remarqua Aurélien, encore abasourdi par la création du volcan.

‒ Ouaip, en j’en suis fière ! Bizarre, c’est deux fois de l’art ! répondit Prune-Tzali, le sourire jusqu’aux oreilles.

‒ On ferait mieux de ne pas rester ici, interrompit Oléna. Le sol tremble, le volcan va érupter.

‒ Le plus sûr, c’est la mer ! Vite ! »

Tandis qu’Oléna reculait vers le fort, Prune-Tzali et Aurélien coururent vers le rivage. Ils aperçurent au détour du volcan Asavelg et Morgaéus. Ce dernier était davantage contrarié qu’attristé par la perte d’Ydlossa et du Scorpion. Toutefois, sa bouche tordue dans un inquiétant ricanement de disait rien qui vaille.

« Jvoudrais pas dire, lança Prune-Tzali, mais Navtchi et Sirélys, ils n’en piquent pas une ! C’est bien les mecs, ça !

‒ Euh… je te ferais remarquer que j’ai participé, moi !

‒ Oui, mais je parlais des fés. »

Un gros “bang” retentit, et de la lave mêlée de roches et de fumée jaillit du volcan.

« Par ici ! » murmura Prune.

Aurélien et elle se faufilèrent entre quelques rochers, et se retrouvèrent nez-à-nez avec Shádi, Aruvah, Ȟalkos et Neȟošet.

« Eh ! Vous avez vu le volcan ? s’exclama cette dernière.

‒ On peut dire qu’on était aux premières loges, sourit Prune-Tzali.

‒ C’est quoi, ces bruits bizarres ? s’enquit Shádi.

‒ Encore des zombies ?

‒ Non, ce n’est pas du tout le même son… »

Aurélien profita de son mètre quatre vingt-cinq pour observer les alentours. Il écarquilla les yeux et s’abaissa, expliquant à voix basse :

« Attention ! Des infectés !

‒ De quel type ? fit Prune-Tzali

‒ Coureurs… S’ils nous voient… »

Prune-Tzali ne put retenir sa curiosité et se hissa avec précaution.

« Attends un peu… Ils mutent ! Des claqueurs. Sourtout ne faites plus aucun bruit !

‒ Pourquoi ? demanda Ȟalkos.

‒ Tu n’as jamais joué à The Last Of Us ? demanda Aurélien

‒ Ils mutent encore… annonça Prune-Tzali

‒ Oh, non… Je n’aime pas ça, pas ça du tout… Ce sont maintenant…

‒ Des colosses !

‒ On fait quoi, maintenant ?

‒ Encore un petit volcanounet ?

‒ Ils nous ont vus ! »

Il y eut un éclair aveuglant, des cris, puis plus rien. Prune-Tzali ouvrit les yeux avec précaution. Les autres étaient toujours là, mais les infectés avaient disparu ; là où ils s’étaient trouvés se tenaient désormais Navtchi et Sirélys.

« Oh, oh, bad tongue, me…»

‒ Allons nous reposer au fort, proposa Aruvah.

‒ Et prendre des nouvelles de Morgane et de tout le monde, ajouta Prune-Tzali.

Fin de la quinzième partie.