Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Fleur d'Ecume
18 mai 2014

CHAPITRE 81 : Feu et glace.

QUINZIEME PARTIE : La bataille des fées.

 

Chapitre 81 : Feu et glace.

 

En surface, le vent empêchait toujours tout combat. Au bout d’un moment, on vit la courte silhouette épaisse d’une femme aux cheveux blanchâtres et filasses.

« Rhooooh ! ronchonna Prune-Tzali. L’autre saleté qui arrête tout mouvement !

‒ Qui est-ce ? s’enquit Aurélien.

‒ Morgaéus la présente comme sa “mère”, mais...

‒ Ce fut une fée, autrefois, intervint Odlyssa. Une fée des glaces, comme moi. Sa beauté n’avait d’égale que sa cruauté. Elle était très puissante, mais son avidité de pouvoir la poussait à vouloir toujours plus. Nous avions reçu chacune un royaume de même taille, mais elle étendit le sien  insatiablement. Elle finit par lorgner sur le mien et me défia. Elle m’affronta plusieurs fois, l’emporta et me chassa, avant de vouloir m’éliminer, et je dus fuir me protéger au milieu des glaces. Mais tout cela ne lui suffisait toujours pas. Elle chercha à prendre taille humaine. J’ignore comme elle s’y prit, mais toujours est-il que cela a fonctionné, en lui arrachant sa beauté, mais en augmentant d’autant plus sa cruauté. Elle répondait au nom d’Ydlossa… Ma soeur…

‒ Lorsque Morgaéus fut déchu, ajouta Morgane, elle s’allia à lui et prit soin de lui, d’où son surnom de “mère”.

‒ Et cet homme aux cheveux longs et frisés qui l’accompagne, ajouta Nour : c’est un djinn… Un redoutable et mauvais djinn, qui a pris l’habitude depuis des siècles de se mêler aux humains, tout en se faisant passer pour un sosie de différents humains célèbres… Mais ses yeux rouges ne trompent pas… Nous le désignons sous le nom du Scorpion de Feu.

‒ Morgaéus a pour lui l’alliance du feu et de la glace… C’est un atout majeur…

‒ L’alliance du feu et de la glace, répéta Prune-Tzali : comme dans la pub, lol !

‒ On parle sérieusement, là.

‒ Bah quoi ? Nous aussi, on l’a. Toi, Odlyssa, et toi, Nour. Oh, ça doit être marrant, un feu glacé ou de la glace brûlante ! On fait un essai pour voir ? »

Un étrange bruit se fait entendre, éclair et souffle mêlé.

« Boule de feu ! » hurla Prune-Tzali.

Tous se baissèrent et suivirent des yeux le projectile. Le Scorpion de Feu ricanait.

« Tu te crois malin avec ta bombinette à la MMLB ? » le nargua Prune-Tzali.

Pour toute réponse, le djinn élargit son sourire et remua ses doigts. Un déluge de boules de feu s’abattit sur elle, Aurélien, Odlyssa et Nour. Cette dernière détourna le tout et se dressa devant l’ennemi.

« Eh ! Tu ne m’impressionnes pas, Scorpion ! Je connais ton nom. »

Le Scorpion tressaillit.

« Ne l’écoute pas ! déclara Ydlossa. Nous pouvons allier nos forces. Ma glace transperce tous les cœurs les plus dissimulés, et ton feu pourra ainsi les consumer de l’intérieur.

‒ Nous aussi, on a les deux ! Nananananère ! se moqua Prune-Tzali.

‒ Quoi ? Cette minuscule infinitésimale mouchàme ? s’exclama dédaigneusement Ydlossa en considérant Odlyssa d’un air condescendant.

‒ Surveille ton langage, espèce d’abrutie par l’alcool ! répliqua Prune-Tzali.

‒ C’est quoi, ce problème de nom ? s’enquit Aurélien.

‒ Les djinns dont on connaît le nom deviennent vulnérables, car contrôlables, à la merci d’autres êtres, même des humains, expliqua Nour. Je pense que c’est ainsi que notre ennemi réussit à contrôler le Scorpion.

‒ Mais on connaît le tien…

‒ Vous ne connaissez qu’une infime partie de mon nom. Il faut connaître le nom complet d’un djinn pour le contrôler.

‒ Attention, une nouvelle salve ! »

Alors que des bombes de feu et de glace se précipitaient vers eux, un éclair coloré surgit. Munie de deux longs rubans, la petite fille djinn du cortège de Nour dansa, envoya les projectiles au loin, puis se dressa fièrement.

« Heureusement que je suis là ! s’exclama-t-elle.

‒ Merci, Téhima, dit la reine djinn. Prends-soin des autres. Odlyssa et moi nous occupons de ces deux-là…

‒ Mais… commença à protester Prune-Tzali.

‒ Certes, tu pourrais en venir à bout, mais laisse-nous donc régler cette affaire personnelle, insista Odlyssa.

‒ Avec ta toute petite taille ? Alors que je pourrais les terrasser d’un seul souffle ?

‒ Ne t’y trompe pas, répliqua la petite fée. Ce sont de puissants ennemis ; rien à voir avec ceux que tu as pu affronter jusqu’à présent. Un seul souffle ne suffira pas.

‒ Quant à la “toute petite taille”, comme tu dis, sache que mon souffle à moi peut la modifier, ajouta Nour. Pour une heure, Odlyssa, tu seras aussi grande que moi.

‒ Une bataille de feu et de glace… ça promet !

‒ Suivez-moi !  »  lança vivement Téhima.

Elle lança ses deux rubans, sur lesquels prirent place Prune-Tzali et Aurélien, et s’éloigna prestement.

« À ton avis, ça va ressembler plus à du basket, à du hand ou du volley ? » s’enquit Aurélien.

Le combat commença, mais n’avait à voir avec aucun de ces sports. Des éclairs, des étincelles de grêle, des pluies de braise, des bruits assourdissants comme le tonnerre… Très vite, un cercle de spectateurs se constitua. Le spectacle était impressionnant, mais s’éternisait…

« Ils sont de force égale… » constata Prune-Tzali.

À ce moment-là, Nour prononça quelque chose qui figea totalement le Scorpion. La surprise, la rage et la crainte se lurent dans les yeux du djinn, qui fut aspiré dans un petit récipient brandi par Téhima.

« C’est un scellage genre lampe d’Aladin ?

‒ Exactement !

‒ Il était temps : regardez Odlyssa. »

La petite fée reprenait sa taille d’origine. Tous les spectateurs s’éloignaient dans une grande confusion. Morgaéus eut un sourire mauvais ; il y eut une lumière aveuglante, et surgit un être que Prune-Tzali et Aurélien identifièrent aussitôt : une peau très pâle, un visage sans regard, une bouche ensanglantée, d’épaisses griffes au bout de mains munies chacune d’un œil...

« Qu’est-ce que c’est que cette créature ?

‒ Attention ! Odlyssa, éloigne-toi vite ! Je l’ai vu décapiter deux fées grandes comme toi avec ses dents ! »

Odlyssa virevoltait de tout côté, soudain paniquée. Prune-Tzali bondit, fit jaillir de ses mains deux longues épées, et se planta devant la créature tirée du film El Labirinto del Fauno.

« Retourne d’où tu viens ! Tu as une volonté propre ! Grrrr »

La créature avançait maladroitement, battant l’air de ses mains, mugissant à glacer le sang.

« Je t’ai dis de retourner dans l’histoire dont tu es tiré, espèce de… »

Elle ne put achever sa phrase : le monstre était trop près d’elle. Il tenta de l’attraper, mais elle esquiva plusieurs fois, avant de lancer, en détachant chaque syllabe, dans un crescendo de détermination et de rage : « ¡ fuera de mi sueño ! »

Aussitôt, le monstre s’évapora, dans un ultime mugissement.

« Tiens, ça recommence comme tout à l’heure… »

De nouveau, le vent souleva tous les belligérants et les sépara.

Publicité
Publicité
Commentaires
La Fleur d'Ecume
  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité