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La Fleur d'Ecume
7 septembre 2013

CHAPITRE 68 : Aurélien.

CHAPITRE 68 : Aurélien.

 

“C’est qui, ç’ui-là ? D’ouki sort ?” marmonna Prune-Tzali, tout en détaillant le nouvel arrivant des pieds à la tête, et en pensant “pas mal… c'eut vraiment été du gâchis si Noromki l’avait zigouillé...” Elle se rapprocha.

“Comment t’appelles-tu ?

‒ Aurélien, et toi ?

‒ J’ai beaucoup de noms ! J’en découvre davantage à chaque fois ! Tu peux m’appeler Tzali, puisque tel est le dernier que j’ai découvert.”

Ils étaient désormais à un mètre l’un de l’autre. Le bruit des vagues sur les rochers, l’air iodé, la douceur du soleil, le goût salé de l’écume, ce joli visage, et un sentiment nouveau… Prune-Tzali se sentait plus forte que jamais ; il ne s’agissait toutefois pas d’une pure force physique, mais de quelque chose de bien plus profond.

Dix centimètres séparaient les visages d’Aurélien et de Prune-Tzali. Cette dernière avait les yeux plongés dans ceux du jeune homme.

“Ouah, trop fort ; tu as les yeux de la couleur de l’océan !” dit-elle.

Aurélien sourit, et Prune-Tzali trouva ce sourire doux, rassurant et très beau.

“J’ai le même bonnet que toi !” ajouta-t-elle.

Un instant de silence, yeux dans les yeux, puis elle reprit : “et mes yeux, ils ont quelle couleur ?

‒ Je ne sais pas… Pas une couleur ordinaire, en tout cas…

‒ Comme les tiens, c’est pour ça que j’ai dit couleur de l’océan, car ils sont changeants comme les couleurs de l’océan, et moi j’aime bien.

‒ J’aime bien aussi tes yeux… On dirait qu’il y a du vert, du jaune, de l’orange, un peu de marron…

‒ C’est rigolo, tes couleurs de nœunœils et mes couleurs de nœunœils ça fait penser à celles qui ont toujours été là et qui le seront toujours, tu sais ? Zlaa et Kouvalatchyi.

‒ Euh… Jamais entendu parler, mais…

‒ Au fait, tu viens d’où ? Et comment t’es-tu retrouvé là ?

‒ Je viens de Troyes, et j’étais en train de me promener, quand je me suis perdu dans la brume.

‒ Tu es donc d’au-delà des Grandes Brumes, j’en étais sure ! Tu étais perdu depuis longtemps ?

‒ Aucune idée. Tout ce que je sais, c’est que je venais de manger et que là j’ai faim, comme si je n’avais rien avaler.

‒ C’est normal, la notion du temps est altérée, quand on franchit les Grandes Brumes. Sois le bienvenu ici, en tout cas… Si tu as faim; suis-moi ; je vais manger quelque chose, et je te ferai visiter le coin après.”

Quelques heures plus tard, Prune-Tzali et Aurélien arrivèrent à la Tour Du Jeune Homme Sans Nom. Ils étaient allés manger des crêpes et se promener dans les rues de Siudka et sur la plage, et s’étaient relaté leur vie jusqu’alors. Aurélien avait eut une trajectoire de vie très sinueuse, avant de finalement devenir journaliste ;  mais il aspirait à autre chose. Prune-Tzali se sentait en pleine confiance avec lui, elle pouvait être vraiment elle-même, et non ce que l’on attendait qu’elle fût. Il aspirait à autre chose ? Et pourquoi pas prince ? C’est bien ainsi que l’on nommait le compagnon d’une princesse, non ? Pour être tranquille, elle décida d’emmener Aurélien tout en haut de la tour.

Il n’y avait pas beaucoup de monde dans la pièce la plus haute de la Tour Du Jeune Homme Sans Nom, juste Sliéta et Rizalé, qui se trouvaient autour d’une vaste table et semblaient jouer aux échecs. Prune-Tzali et Aurélien s’approchèrent et constatèrent qu’il s’agissait d’un plan de stratégie. En chemin, ils avaient croisés les fés et héros de la Fleur, Hippolyte Nicéphore Dutex, Neȟošet, Ȟalkos et les “raboulés”, des membres des SCSC et trois guerriers oluliens. Prune-Tzali et Aurélien passèrent par le balcon et montèrent sur le chemin de ronde. On voyait très bien toute la côte, très rocheuse et sauvage avec quelques petites criques plus calmes çà et là, et la cuvette dans laquelle s’étendait Siudka, les forêts alentours, les plaines venteuses, la grange, Ker Anna, les bateaux, l’île de Malditta, les Grandes Brumes qui entouraient le tout de nuages cotonneux, et la mer, porte ouverte sur l’infini.

“Ça fait un peu tache, ça, dans le décor, remarqua Aurélien en désignant un immeuble désaffecté non loin de la Tour Du Jeune Homme Sans Nom.

‒ Tu as raison… Je me demande ce que ça peut bien être… On va explorer ? »

Ils descendirent le long de l’échelle et se dirigèrent vers le bâtiment. Cela ressemblait à une ancienne usine. Tous les murs étaient usés par le salpêtre, toutes les vitres étaient cassées ou au mieux fissurées, tout ce qui était en métal était rouillé. Soudain, une alarme se déclencha : elle provenait de la tour, qui était encerclée par des hommes portant un uniforme rouge et kaki. Prune-Tzali et Aurélien, au dernier étage de l’usine, virent tout le monde sortir se battre, et décidèrent de s’en mêler. Agrippant Aurélien par le bras, Prune-Tzali sauta par la fenêtre en apparence Andodromtsa, reprit une apparence humaine, puis fit jaillir deux épées aqueuses. Ce combat fut l’occasion pour ceux qui avaient été prisonniers dans les caissons de recouvrer leurs capacités : Anakin Skywalker maniait son sabre laser à une vitesse et une précison impressionnante, Noromki jouait de son éventail géant à pointes, Sasuke Uchiwa lançait des attaques katon ; toutefois un détail troublait Prune-Tzali : le ninja n’avait pas utilisé son sharingan. Elle s’approcha, et lui lança : “Eh, Sasuke ! Ton sharingan, c’est pour les aliens ?

‒ Mon sharingan ?

‒ Bah oui, tu es un Uchiwa, bordel !...”

Prune-Tzali réfléchit à toute vitesse : elle avait ôté sa main du coeur de Sasuke en constatant l’effet produit, mais finalement… Tout en surveillant le combat et protégée par Aurélien, elle reposa son doigt sur la poitrine de Sasuke, qui hurla, mais retrouva aussitôt l’usage du sharingan.

Le soleil disparaissait à l’horizon, et la bataille s’éternisait ; elle tournait en combats singuliers, à l’avantage du camp de Prune-Tzali. Cette dernière affrontait un colosse armé jusqu’aux dents, qui la poussait peu à peu vers l’usine désaffectée.

“Pourquoi personne ne lui vient en aide ? s’emporta Aurélien, prêt à porter secours à Prune-Tzali.

‒ Parce que nous ne savons pas combien il y en a, répondit Rizalé, et si nous allons l’aider, nos positions seront dégarnies ; attention !”

Une double lame s’abattit là où se tenait Aurélien l’instant d’avant : Noromki était venu à bout de son assaillant, et celui-ci rebroussait chemin avec tous les autres ennemis. Désormais, seule Prune-Tzali combattait...

L’homme contre qui se battait la jeune fille ne tarda pas à quitter le bâtiment en courant, il rejoignit ses compagnons et tous disparurent sur le champ en riant. Mais où était Prune-Tzali ? Il y eut un moment de tension, puis bruit assourdissant : l’usine venait d’exploser !

“Tzali !” hurla Aurélien.

Tous avaient les yeux rivés sur les grosses boules de feu et de fumée qui s’élevaient dans le ciel. Neȟošet et Ȟalkos pleuraient, Rizalé tremblait, beaucoup avaient plaqué leurs mains sur leur visage, consternés, abattus. Seule Sliéta gardait son calme et se contentait de compter à rebours : “dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, zéro !”

Un chant féminin aérien pentatonique se fit entendre, et apparurent les flammes chantantes, puis la Kalijaga, et enfin tous furent soulagés de voir Prune-Tzali, en apparence Andodromtsa, qui volait hors de l’usine le sourire aux lèvres.

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Commentaires
La Fleur d'Ecume
  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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