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La Fleur d'Ecume
24 mai 2013

CHAPITRE 64 : Les Six Guerriers.

CHAPITRE 64 : Les Six Guerriers.


Fuhanák ruha

Khloredi szaiednai

Iagwdi tántsai

Admatkhto szseia

Slochadi anai

Válodi alokai


Prune-Tzali chantait sans arrêt le poème, tantôt sur un air enjoué, tantôt sur un air tragique. C’était devenu comme une obsession. Elle se délectait des mots okéani, les chantait aussi bien sous l’eau qu’en surface, alternant parfois une syllabe en surface et une syllabe sous l’eau, ce qui donnait de curieuses sonorités.

Ce jour-là, elle se promenait sur les grandes marches des Escaliers, une formation rocheuse qui s’étendait entre Siudka et la Forêt d’Argent, créant une petite crique où la Rivière Sans Nom s’écoulait jusqu’à la mer. La jeune fille s’amusait à sauter de pierre sèche en pierre sèche, tout en fredonnant.

C’est joli, comme chant. Et on peut le chanter sur tout un tas d’airs différents… Oh, je me demande comment ça fait si on met les syllabes à l’envers...

Harw knáhafw

Inadiesza direlokh

Iszsatntá digwia

Iaszse Thoktmada

Inaa dichalos

Ikaloa dilová

C’est alors que plusieurs phénomènes se produisirent en même temps : une forte bourrasque qui vit virevolter les cheveux de Prune-Tzali ainsi que les feuilles des arbres, un léger séisme qui déclencha des flammes et des éboulements, et l’eau qui se mit à frissonner, tandis qu’une sorte de murmure se répandait partout.

Bientôt, des cris affolés attirèrent son attention. Elle accourut, et put admirer un formidable spectacle : une tornade déferlait sur Siudka ! Cependant, ce n’était pas une tornade ordinaire : elle était inversée, et des dragons et des phoenix s’en échappaient.

Le vent redoubla, et tout se mit à tourbillonner autour de Prune-Tzali : six tourbillons qui semblaient prendre forme, gigantesques... Et les tourbillons se changèrent en six hommes d’environ trois mètres de haut : l’un était fait de nuage et de vents, un autre de feuilles, un autre de feu, un autre de terre et de roche, un autre de mots et le dernier d’eau.

Keskeucékça ? bredouilla Prune-Tzali.

Le sifflement de la tornade devenait assourdissant, et le sol bougeait dangereusement. Les six hommes immenses tombèrent au sol, et jetèrent un regard suppliant à la jeune fille.

"Nomme nous ! s’écria l’homme fait de vent et de nuages.

Quoi ?

Vite ! insista l’homme fait de feuille.

Nomme nous ! répéta l’homme fait de feu.

Nous ne pouvons... commença l’homme fait de terre et de roche.

Rien faire... poursuivit l’homme fait de mots.

Tant que tu ne nous as pas nommés ! acheva l’homme fait d’eau.

Vous nommer, vous nommer, je n’en sais rien moi, euh... Mirco, Ulysse, Alekseï, Thierry, Yigkvaluk, Linnlynko !"

Les hommes fermèrent les yeux, puis se redressèrent de toute leur hauteur. Aussitôt, une autre tornade, issue de la terre cette fois, s’éleva et rejoignit celle venue des nuages. Tout redevint calme, et les six hommes étranges firent de nouveau un cercle autour de Prune-Tzali.

“Qui êtes-vous, au juste ? demanda cette dernière. Et comment êtes-vous là ?

Nous sommes les six guerriers de Tzali, dit Mirco le guerrier de vent et de nuages.

Autrement-dit, des émanations de Tzali, ajouta Ulysse le guerrier de feuilles.

Donc de toi, compléta Alekseï le guerrier de feu.

C’est toi qui nous a créés, expliqua Thierry le guerrier de terre et de roche.

C’est toi qui nous a nommés, compléta Yigkvaluk le guerrier de mots.

C’est toi qui nous contrôle, termina Linnlynko le guerrier d’eau.

Comment vous ai-je créés ? s’étonna la jeune fille.

Par une chanson.

Mais ce n’est pas une chanson anodine.

Elle bouleverse l’équilibre.

Sans nom nous détruisons.

Il te fallait donc nous nommer.

Pour rétablir l’équilibre.

Euh... Vous parlez toujours comme ça à tour de rôle ? demanda Prune-Tzali.

Non ! Parfois nous parlons tous en même temps ! s’écrièrent les six guerriers à l’unisson.

Bon, il est temps pour nous de gagner notre demeure.

C’est-à-dire ?

Si tu pouvais tendre ton médaillon, ce serait plus facile.

Je ne saisis pas tout, là.

Chacun de nous va prendre place dans ton médaillon.

Ainsi qu’il se doit : les guerriers de Tzali dans le médaillon de Tzali.

Logique...

Il te suffira de nous invoquer, rien qu’en prononçant les noms que tu nous as donnés, les mains sur ton médaillon, et nous viendrons.

Les guerriers s’étaient agenouillés, les mains sur les yeux, quand quelque chose fit tilt dans les neurones de Prune-Tzali.

Attendez... Vous êtes bien les fameux six guerriers dont parlent les légendes du Premier Monde ?

“Premier Monde ?” Etrange... Cela voudrait-il dire que le pire est arrivé ?”

Prune-Tzali n’en sut pas davantage. Il y eut une lumière éblouissante, puis une aveuglante obscurité, et enfin, six fils d’ombre et de lumière mêlées jaillirent de là où se tenaient encore les six guerriers la seconde précédente, pour entrer dans le médaillon de la jeune fille.

Fin de la onzième partie.

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Commentaires
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  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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