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La Fleur d'Ecume
14 novembre 2011

Chapitre 53 : coup de cafard.



Dixième partie : les poignards.

Chapitre 53 : coup de cafard.

 

Cela faisait presque deux mois que Prune était revenue à Siudka. Elle avait terminé son Master, devenant ainsi la plus jeune diplômée, à ce niveau, de Civilisations Anciennes de l’Université de Siudka. Elle avait postulé un peu partout, mais n’avait reçu que des réponses négatives, ce qu’elle vivait plutôt mal. Ses amis étaient partis çà et là à cause de leur travail. Les enfants étaient en vacances. Prune était toute seule et s’ennuyait. Elle était retournée à la grange abandonnée, son repaire, s’était un peu entraînée à l’utilisation du feu, puis s’était lassée. Elle était allée à Cérulées, on l’avait accueillie à bras ouverts, puis, chacun vaquant à ses occupations, elle s’était vite retrouvée toute seule. Alors, elle était allée nager près des Coraux Morts Sous La Lune, mais ne les avait pas trouvés bien différents des autres coraux morts. Elle s’était rendue à la maison de retraite pour voir si la vieille dame aux oiseaux était là, mais cette dernière était en vacances chez ses enfants. Elle était allée chez Morgane, mais la fée était toujours absente… A moins qu’elle ne refusât de la voir ? Prune erra un moment dans la forêt, puis sur la plage. On voyait toujours, au loin, les colonnes d’eau qui menaçaient de s’abattre sur la ville. La jeune fille se rendit à Malditta, en passant par la mer. Elle fit plusieurs fois le tour de l’île, explora les fonds marins, puis remonta. Alors, elle s’attela à des sudoku, mais après en avoir fait une dizaine elle voulut faire autre chose. Elle avait envoyé des messages à ses amis, à son père, son frère et sa belle-mère, mais aucun n’avait encore répondu. Elle se sentait totalement délaissée, surtout après avoir été au centre de tout ce qui s’était passé dernièrement. Avait-on peur du monstre, finalement ? Elle méditait sur la plage, assise sur un rocher, les yeux perdus dans l’océan sans le voir. Ses doigts jouaient machinalement avec sa bague.

« Tu es tentée de l’ôter ? » dit une voix.

Prune se retourna. Un homme se tenait là, vêtu d’un jean, d’un pull et d’un coupe-vent dont la capuche était rabattue sur la tête. Prune l’observa quelques secondes ; elle connaissait cette voix, elle reconnut les yeux d’Olukiba. Cela fait bizarre de le voir habillé de la sorte, mais il est toujours aussi beau, pensa la jeune fille.

« Cela fait quelques minutes que je t’observe, reprit le roi en s’asseyant près d’elle, et autant de minutes que je te vois jouer avec ta bague.

– Je ne m’en suis même pas rendu compte, répondit Prune d’une voix maussade.

– Tu n’as pas arrêté de la tripoter. Qu’est-ce qui te passe par la tête ? »

Prune soupira longuement, mais ne répondit pas.

« Ça ne va pas ? dit gentiment Olukiba.

– Non, mugit Prune... Monde de merde… Humains pourris…

– Tu ne peux pas mettre tous les humains dans le même panier, ni généraliser sur le monde. Tout n’est pas complètement mauvais.

– Mais ce monde ne me donne pas ma chance !... Alors, si le monde ne me donne pas ma chance, donnerai-je une chance au monde ? Je suis révoltée par ce qui s’est passé, dégoûtée de ce qui se passe, et dépitée par le futur qui ne s’écrit pas ! Ça m’énerve ! »

Des larmes de rage coulaient sur les joues de Prune. Olukiba attendit un moment, puis dit : « Sais-tu ce qui se produira, si tu enlèves la bague ?

– Ouaip ! Plus rien ! Finito ! Et tranquilla Lamimilla !

– Et après ? Tu feras quoi ?

– J’irai à Cérulées… Ou à Oluleï… Ou au-delà des Brumes… J’en sais rien !

– A Cérulées comme à Oluleï, tu seras celle qui aura détruit le monde et personne n’osera t’approcher.

– Tant mieux ! Comme ça, personne pour m’emmerder !

– Au-delà des Brumes, j’y suis allé : c’est un monde bizarre, tu te plaints de celui-ci, mais celui d’au-delà des Brumes est bien pire et manque cruellement de fantaisie. Et dès que tu ne viens pas du bon endroit, crois-moi, c’est terrible. C’est cela que tu veux ? Supprimer les humains qui osent un peu faire preuve d’extravagance ?

– Non, surtout pas ! Yaksad bien, chez eux !

– Penses-tu vraiment ce que tu dis ?

– Ouais… Enfin… Oh, ça m’énerve ! J’en ai marre !

– Pense qu’il y aura aussi des enfants parmi tous ceux-là. Pense aussi que tu as en toi un quart d’humain… Et que Lolim était loin d’être « pourri ».

– C’est vrai… Je ne sais pas quoi faire…

– Et si tu convoquais le Conseil ?

– Quoi ?

– Le Grand Conseil Océanique Divino-Mortel. Convoque-le, c’est le moment. Il t’aidera à y voir plus clair, à statuer et… à réfléchir sur un plan anti-Morgaéus....

– Tu as raison ! s’écria Prune en se levant d’un bond. C’est la meilleure solution ! »

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Commentaires
La Fleur d'Ecume
  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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