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La Fleur d'Ecume
23 juillet 2011

Chapitre 47 : Oluleï

Chapitre 47 : Oluleï

 

Les Oluliens, dissimulés, les observaient attentivement. Personne ne parlait. Sliéta les mena à une grande tour, qui se révéla être un somptueux palais. Un jeune homme les attendait à la porte.

« C’est le roi Olukiba, annonça Sliéta.

– Wouaouh… » souffla Prune, émerveillée.

Ses yeux s’attardèrent sur la peau noire dorée du roi, sur ses cheveux et ses yeux d’un noir profond, sur sa bouche rouge sombre, sur son cou, ses bras, son torse, son dos, ses jambes, ses pieds… Shádi se renfrogna en voyant le regard de Prune sur le roi.

« Soyez les bienvenus, dit Olukiba d’une voix profonde et mélodieuse, entrez dans la tour sans plus tarder. »

Ils furent accueillis par des musiciens, des danseurs et des cracheurs de feu. On les mena dans une immense salle, dans laquelle se pressaient les Oluliens. On aurait dit que tout était en or massif.

« C’est magnifique… » murmura Shádi, pourtant habitué aux fastueux palais.

On les installa sur des coussins moelleux, et on leur donna une boisson fraîche au sirop d’orgeat. Tout le monde parlait, les conversations se mêlaient de façon asses curieuse, ce qui amusa Prune : « Il est vrai que… Mais enfin pas tous les jours… Les chameaux… Qui dansent sur la… Lune, pourquoi la lune ? Non mais… Une poupée… Accroupis, qu’ils étaient… Sous un toit en taule…

– Ouaip, se dit-t-elle à voix haute, ben en tout cas Shádi il est vachement beau, Olukiba il est vachement beau, et moi je suis vachement emmerdée… »

La jeune fille se dirigea vers un balcon et observa la salle et les personnes qui s’y trouvaient. Olukiba… Heffyiz… un groupe d’hommes… Sliéta en pleine discussion avec une femme à l’allure énergique… Dans un coin, un homme dont la main droite était gantée regardait dans le vide, pensif ; à ses côtés se trouvait une femme vêtue d’un sari… Les neurones de Prune s’agitèrent à toute vitesse. Se pourrait-il que ces deux personnes soient… Elle se mit à la recherche d’Aruvah et de Shádi, les trouva près d’une table garnie de fruits, et les invita à la suivre sur le balcon.

« Regardez là… Cet homme et cette femme… Aruvah, je crois bien que… »

Au même moment, les lumières s’éteignirent, une sorte de spot éclaira le fond de la salle, où se trouvaient Olukiba, Sliéta et la femme avec laquelle cette dernière parlait tout à l’heure. Les conversations cessèrent.

« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, mes damoiseaux, proclama Olukiba, je vous annonce enfin la réouverture des ruelles de Sliéta. Je vous annonce aussi l’arrivée à Oluleï de quatre personnes de l’extérieur : le héros Yiyorev Heffyiz (un autre spot éclaira Heffyiz), un jeune Kourchédan prénommé Shádi (la lumière qui le mit tout à coup en valeur éblouit le jeune homme), un très jeune sorcier d’origine céruléenne du nom d’Aruvah Tuhra (la lumière passa sur Aruvah), et sa sœur, elle aussi d’origine céruléenne, que nous connaissons sous le nom de Prune Maldiz, mais aussi de Biélouchka ou encore d’Okéanou-Malka (Prune se retrouva à son tour en pleine lumière). »

L’assemblée fut agitée par des murmures. Seules deux personnes se taisaient. Prune et Aruvah s’étaient resserrés et se tenaient par la main, observant attentivement les deux personnes silencieuses qui ne les quittaient pas des yeux. Une voix derrière eux les fit sursauter. C’était la femme qui avait parlé à Sliéta.

« Je suis Avnilika, la lugadaki…

– La quoi ? l’interrompit Prune.

– Lu-ga-da-ki. Le ou la lugadaki est une sorte d’intendant, de conseiller, d’assistant du Roi. Venez avec moi. »

Avnilika les mena dans une petite pièce ; ils furent bientôt rejoints par Sliéta, qui fit entrer l’homme au gant et la femme en sari. Tamashuk et Prabhavati. Parents et enfants s’observèrent en silence, aucun ne trouvant quoi dire. Enfin, Aruvah fit apparaître des fleurs, et tous se mirent à parler dans tous les sens, il fallait tout raconter, apprendre à se connaître, se découvrir, rattraper toutes ces années…

Cela leur prit toute la soirée, toute la nuit, et tout le matin suivant. Ils furent ensuite menés dans leurs chambres respectives, et s’endormirent profondément toute une journée et toute une nuit.

Le matin d’après, un message de Morgane parvint au Palais : elle voulait voir Aruvah, Shádi, Tamashuk et Prabhavati ; Prune devait rester à Oluleï pour le moment. La jeune fille était un peu dépitée de laisser son père alors qu’elle venait à peine de le retrouver, de rester seule sans Shádi, mais se consola en se disant qu’elle pourrait à loisir « se rincer les nœ-nœils », comme elle disait, sur Olukiba.

Le soir, juste après le départ des autres, Prune, Sliéta, Olukiba et Avnilika dînaient isolés des Oluliens. Prune avait, comme toujours, beaucoup de questions à poser.

« Comment se fait-il que Yiyorev Heffyiz pensait qu’Oluleï avait été anéanti ? Et d’abord qu’est-ce qu’Oluleï ? Et son rapport avec Yiyor c’est quoi ?

– Doucement ! l’interrompit Olukiba. Prenons les choses une par une : Morgaéus s’est vanté d’avoir détruit Oluleï quand il a assassiné les dragons. Il ne savait pas que notre pays n’était pas dans le volcan des dragons mais au-delà. Il a cru que les dragons eux-mêmes nous avaient éliminés, mais ce sont les dragons qui ont décidé de faire courir ce bruit, pour nous protéger. Seul Tamashuk savait que ce n’était pas vrai ; c’est pour cette raison qu’il s’est réfugié ici avec Prabhavati.

– Oluleï est un pays secret, caché, monde de la terre, du feu et du vent, ajouta Sliéta. C’est une sorte de pendant de Cérulées, monde de l’eau.

– Le seul rapport avec Yiyor, c’est sa proximité géographique, compléta Avnilika.

– Pourquoi faut-il que je reste ici alors que les autres ont dû repartir ?

– Il y a quelque chose que tu dois découvrir par toi-même ; la présence des autres t’aurait gênée. »

Prune tenta d’en savoir davantage, mais rien n’y fit. Elle se mit en tête de découvrir tout ce qui était possible de découvrir sur Oluleï.

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  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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