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La Fleur d'Ecume
13 juillet 2011

Chapitre 46 : Yiyor !

Neuvième partie :

Chapitre 46 : Yiyor !

 

Prune, Yiyorev Heffyiz, Aruvah et Shádi observèrent les alentours : un désert rouge et ocre de sable et de cailloux. Le vent soufflait lugubrement. Rien ne laissait à penser qu’une ville se dressait là il y avait à peine vingt ans…

« Même le bruit de la mer sur les rochers est triste, ici ! s’exclama Prune.

– Et pourtant, du temps de Fructidora, c’était si beau… souffla Heffyiz. »

Ils s’avancèrent au milieu des cailloux, en direction d’une haute colline escarpée.

« C’était la demeure des Sept, expliqua Heffyiz en montrant un trou au sommet de la colline. »

Chaque pas qu’ils faisaient résonnait de façon sinistre. Un soleil de plomb les accablait. Le pauvre Shádi éprouvait de plus en plus de difficulté à respirer. Il n’avait pas voulu dire à Prune que seule une petite moitié de son visage n’était pas encore recouverte d’écailles : à quoi bon l’inquiéter ?

« J’ai chaud ! s’écria Prune, maussade.

– Il fera plus frais dans la roche, on y est presque, l’encouragea Aruvah.

– Ouais, bah attends, déjà je bois ! »

Prune s’arrêta de marcher, fouilla dans son sac pour y prendre une bouteille d’eau, ôta le bouchon, but la moitié de la bouteille ; au moment de revisser le bouchon, celui-ci lui échappa des mains et roula au sol.

« Flûte ! Le bouchon… »

Elle scruta le sol jonché de caillasse et de pierres à la recherche du bouchon, et finit par le découvrir près d’une pierre finement taillée. Elle remit le bouchon sur la bouteille, et ramassa la pierre taillée pour en observer le dessin parfaitement ciselé.

« Bon, tu viens, Prune ? intervint Heffyiz. Il faut qu’on soit au sommet de la colline avant la nuit, et nous n’avons plus qu’une heure devant nous ! Il faut se dépêcher ! »

Prune posa la pierre sculptée sur un gros bloc de roche rouge rectangulaire, et rejoignit les autres.

L’ascension de la colline fut moins pénible car ombragée. Du haut, on voyait bien la mer, la colonne blanche marquant la frontière entre Cérulées et territoire humain, les tourbillons de sable isolant le site du reste du monde, et on devinait les vestiges de la ville. Parfois, le vent soulevait des tourbillons de terre rouge et ocre. Le soleil était bas sur l’horizon. Soudain, un bruit se fit entendre dans la grotte du sommet de la colline. Un roulement de cailloux. Puis une voix féminine murmura : « vous voilà enfin à Yiyor ! Il y a si longtemps qu’on vous attend… On ne vous espérait plus ! »

Tous se retournèrent. Une femme au visage d’ocre, aux cheveux, aux sourcils et aux lèvres bordeaux, aux yeux rouge vermillon dont la pupille était en forme de tourbillon se dressait à l’entrée de la grotte.

« Je suis Sliéta, poursuivit-elle, la fille d’Anaxa. Bravo à toi, Prune, pour avoir rouvert les passages vers la Cité des Dragons. Mais venez tous, suivez-moi, ne restons pas là.

Un escalier de pierre descendait dans le trou. Guidés par Sliéta, Prune, Aruvah, Shádi et Yiyorev Heffyiz s’engouffraient au cœur de la colline. Personne ne parlait. Enfin, au bout d’un moment, l’escalier prit fin.

« Prenez place dans cette embarcation, dit Sliéta, et ne touchez pas le fleuve.

– Pourquoi ? demanda Aruvah.

– Parce que c’est de la lave », répondit Prune en montant dans une espèce de barque décorée, dont l’avant se prolongeait en long cou pour se terminer en tête de dragon.

Les autres la suivirent, et l’embarcation glissa lentement sur le fleuve de lave.

« C’est une embarcation oluleï ? s’étonna Heffyiz. Je croyais que…

– Qu’Oluleï et les Oluliens avaient été anéantis ? Eh bien non, répondit Sliéta.

– C’est quoi, Oluleï ? s’enquit Shádi. »

Ni Prune ni Aruvah ne le savait, mais ni Heffyiz ni Sliéta ne répondit. La barque suivait les courbes du doux fleuve de lave ; à un moment, la lave plongeait d’une demi-dizaine de mètres dans un lac (le bateau s’inclina alors en avant pendant que le « cou du dragon » se recourbait vers l’arrière pour ralentir la descente) ; le lac était lui aussi composé de lave. Enfin, ils accostèrent sur la rive opposée à la chute de lave.

« Bienvenus à Oluleï ! » déclara en souriant Sliéta d’une voix forte.

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  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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