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La Fleur d'Ecume
7 novembre 2007

chapitre 36 : combat en surface.

Chapitre 36: Combat en surface.

 

Prune sortit de la salle du grand livre noir livide : elle savait, maintenant, et ne pensait plus quj’à deux choses : se débarrasser de Morgéus et reconstruire Yiyor. Sans mot-dire, mais déterminée, elle alla retrouver Rizalé et Tchileï, suivie de Shádi et Aruvah. Des étincelles luisaient dans ses yeux. Rizalé estima qu’elle était enfin prête.

Ils s’éloignèrent de la grotte sous les  deux yeux blancs du verrou, passèrent Nadaziomlia, franchirent la porte de Maori (Tchileï, s’assurant d’abord que Rizalé ne l’entendait pas, dit à Prune, Aruvah et Shádi que Samoa y venait souvent pleurer), puis ce fut le défilé des Coraux Morts Sous

La Lune

, qui luisaient étrangement, lugubres, tels des mauvais présages… La porte de Lehhti, puis le fourré de Vuulikhka,

la Toniletta

, et enfin la porte de Cyanéa…

Lorsqu’ils regagnèrent le Palais, une drôle d’effervescence régnait : Cérulées étaient attaquées depuis la surface ! Morgaéus n’avait pas perdu de temps…

Les Anthropouliens, derrière le roi Samoa, brandissaient des armes translucides sorties de leurs mains ; Samoa lui-même en tenaient plusieurs. Un vigoureux coup de pied sur le fond les propulsèrent à la surface. Les Tératouliens, derrière la reine Daurade Rose, les accompagnaient, manipulant l’eau. Le Vieux de

la Mer

soufflait très fort dans sa khoungakhkeï ;

la Vieille

de l’Océan, grâce à sa puissante nageoire dorsale dont un seul mouvement pouvait la propulser de dix mètres en une seconde, atteignit la surface avant tout le monde. Elle informa les autres : les partisans de Morgaéus étaient très nombreux…

Les Céruléens émergèrent ; Samoa exécuta le Siva Tau (Prune l’applaudit, reconnaissant la danse guerrière du Pacifique qui ressemblait trait pour trait au Siva Tau humain qu’elle avait vu lors des matches de rugby). Et enfin, le combat débuta. Sorts, armes de toute sorte, déferlantes levées par les Anthropouliens, magnifiques mouvements des Tératouliens qui transformaient l’eau tour à tour en têtes d’espadons, têtes de poissons-scies, mâchoires de requins, ailerons de raies… Prune n’avait jamais vus ces mouvements, mais les apprit tout de suite. Elle voulait prendre part au combat, venger Maori, Lehhti et Cyanéa, et toutes les victimes, humaines, céruléennes et autres, de Morgaéus. Cependant, la reine Daurade Rose n’était pas de cet avis.

« Qu’est-ce que tu fais là, toi ?! Retourne au Palais immédiatement !

Mais, Rizalé m’a dit que j’étais prête…

Rizalé est aveuglée par sa haine et sa recherche de vengeance. Elle pense que tu es prête pour ce genre de choses ? Eh bien elle se trompe. Tu ne connais pas encore tous les risques, ni toutes les techniques. Retourne au Palais, immédiatement ! »

Prune soupira, énervée, et empruntait le chemin du Palais, quand un combat singulier attira son attention : Asavelg était là, elle aussi, et se battaient à coups de sorts avec Aruvah. Le jeune sorcier repoussait habilement les sorts de la fée, mais un moment de déconcentration lui fit perdre l’équilibre. Il était en mauvaise posture… Prune surgit, souleva l’eau, et en fit une main pour gifler Asavelg. La fée se détourna d’Aruvah, et fit face à Prune.

Déjà Morgaéus avait reculé : l’invasion de Cérulées n’étaient pas pour maintenant, il fallait d’autres marmes, d’autres tactiques. Mais Asavelg, qui était venue lui prêter main forte, n’avait pas suivi la retraite : vexée par la gifle de Prune, elle voulait se venger.

La Mer

était déchaînée, crêtes et creux séparés d’une vingtaine de mètres. Prune et Asavelg se considérèrent un moment en silence, puis attaquèrent toutes deux en même temps. L’espadon prunesque affronta l’éclair asavelgois, puis le courant électrique fit face au poisson-scie, ensuite le requin avala la fusée de feu d’artifice. Prune, fascinée par l’élégance du mouvement de la raie, exécuta ce geste, mais elle n’avait pas conscience du danger que comportait la technique de la raie. En effet, il fallait tourner le dos à l’adversaire ; jamais les Céruléens ne l’accomplissaient seuls. Cependant, Prune le fit, et ne put éviter l’éclair furtif. La crête de la vague qui la portait écuma. Le temps sembla se ralentir, et Prune tomba lentement, lentement… Son médaillon étincelait, de cette même lueur lugubre que les Coraux Morts Sous

La Lune. Asavelg

, surprise, tourna les talons et disparut.

Plouf ! Rizalé, inquiète, demanda à la pieuvre Amotha de récupérer ce qui venait de tomber. La consternation s’abattit dans le Palais lorsque Amotha rapporta, reposant sur un de ses tentacules, Prune sans connaissance. Rizalé se pencha sur elle, puis se tourna vers les autres, soulagée : elle respirait encore ! Mais comment la guérir d’un sort aussi puissant que celui d’Asavelg ? Le Vieux et

la Vieille

suggérèrent aussitôt qu’on la portât chez Morgane.

La fée savait déjà ce qui s’était passé. Elle fit installer la jeune fille dans une chambre confortable à l’abris des regards, lui dessina deux encoches sur le poignet pour que Prune retrouvât une apparence humaine, et prépara des remèdes. Il n’était pas encore né, celui qui aurait la peau de Prune (si jamais toutefois il devait naître un jour)…

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Commentaires
La Fleur d'Ecume
  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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