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La Fleur d'Ecume
11 octobre 2007

chapitre 31 : réception à la mairie.

Chapitre 31 : Réception à la mairie.

 

Quelques heures plus tard, Prune ouvrit les yeux. Sa tête lui faisait mal, et la piqûre qu’elle avait reçue laissait une trace rouge sur son bras. Elle remua, et constata qu’elle était encore attachée. Il fallait absolument qu’elle sorte de là… Elle aplatit ses mains, les tordit, et parvint à se libérer. Elle écarta les liens qui lui tenaient toujours les pieds, puis se dressa de toute sa hauteur. Impossible de prendre sa véritable apparence… ça devait être à cause de ce qu’avait fait l’autre, ces fameuses encoches sur son poignet… Une lourde porte fermait la pièce. Plusieurs fois de suite, Prune se jeta de toutes ses forces dessus, mais sans succès. Que faire ? C’est alors que, sans même y réfléchir, elle se racla la gorge et ouvrit la bouche, et un filet de flammes rouges en sortit, pour découper la porte tel un chalumeau. La fumée la fit toussoter, mais elle était libre ! Enfin, partiellement, car elle ne savait pas dans quel sens aller. Des flots de voix venant de l’étage supérieur attira son attention. Elle se mit à la recherche d’escaliers, grimpa, et s’approcha prudemment de la porte. Lorsqu’elle colla son oreille sur la serrure, ce qu’elle entendit réveilla sa rage.

« Elle est trop dangereuse, il faut la séquestrer.

Non, pas besoin de ça : on peut faire ne sorte que la population en vienne à réclamer sa tête : fabriquer des crimes, lui imputer… C’est ma spécialité.

Qu’en penses-tu, Tchileï ? On la tue, ou on la fait tuer.

Il vaudrait mieux ne pas toucher un seul cheveu de sa tête, répondit le dénommé Tchileï, sinon la colère des Céruléens pourrait bien se réveiller.

Et tu n’aimerais pas contrarier qui tu sais, Tchileï… Tu sais de quoi elle est capable… Mais je crois que tu n’as pas encore bien mesuré de quoi j’étais capable moi. »

Un cri de douleur retentit. Prune essaya d’apercevoir ce qui se passait par le trou de la serrure. Des hommes et de femmes assemblés en rond admirait Morgaéus qui tenait Tchileï par le cou, au dessus du sol, se demandant s’il serrerait ou s’il le laisserait en vie. Prune reconnut Tchileï : c’était l’homme d’une trentaine d’année qui veillait sur elle, et certainement celui qui avait montré à Aruvah comment se méduser. Mais que faisait-il parmi les sbires de l’imposteur ? Un espion ? Un agent double ? Finalement, Morgaéus le lâhca. Tchileï suffoquait sur la table, et n’osait pas lever les yeux.

Des bruits de pas dans le couloir tirèrent Prune de son observation. La jeune fille, à pas de loup, se faufila hors de vue des arrivants. Une pièce ouverte mais vide de toute présence humaine serait la meilleure cachette provisoire…La première qu’elle rencontra était fermée à clé, la deuxième était occupée, mais la troisième était parfaite ! Et pour couronner le tout, des ordinateurs tournaient… Elle pourrait tenter de joindre ses amis…

Tout en contrôlant ce qui se passait dans le couloir, Prune se connecta sur msn. Maélia était en ligne. Elle mit comme surnom « le monstre marin séquestré », puis écrivit.

« Au secours, je suis séquestrée. On me retient…

Tu es séquestrée où ? répondit Maélia.

Je crois que je suis à

la Mairie. Sortez-moi

de là ! Ce soir, une fête a lieu pour l’intronisation de l’autre pedzouille : il y a une affiche juste devant mes yeux.

On y sera, même si au début on ne voulait pas y aller.

Préviens Sacha, au bar, et dis-lui de prévenir Morgane.

Oki, pas de problème.

Je crois que quelqu’un vient… à bientôt !

A ce soir… »

Où se cacher jusqu’au soir ? Une idée saugrenue vint aussitôt se balader parmi les neurones de Prune : les toilettes ! Elle les choisit très propres, et attendit.

Les heures étaient passées très vite, et les éclats de voix joyeux des invités réveillèrent Prune. Devait-elle agir maintenant ? Elle attendit encore.

Des applaudissements retentirent. Prune sortit de sa cachette, et observa depuis une balustrade ce qui se déroulait dans la salle de réception. Elle aperçut dans un coin Jean, Maélia, Frédérique et Tiffany ; dans un autre se tenaient Sacha et Shádi ; de nombreux invités se congratulaient ; Morgaéus, sur la scène, balayait la pièce d’un regard triomphant, ses sbires à ses côtés ; quant à Tchileï, il ne cessait de guetter la grande porte d’entrée. Morgaéus s’avança, et les bruits se turent.

« Enfin, Siudaniens, me voilà à votre tête. En me faisant confiance, vous avez assuré votre avenir. Plus jamais vous n’aurez à compter avec les Céruléens, plus jamais ils ne vous terroriseront. Car je suis là, et ensemble nous les éradiquerons ! »

Des acclamations accueillirent ces paroles. Tchileï fixait ses pieds, inquiet. Puis l’imposteur reprit :

« Des lois seront dictées dès demain concernant les Céruléens, Anthropouliens comme Tératouliens. Ils n’auront plus le droit de venir à Siudka, d’une manière ou d’une autre. Et quand ils auront quitté Siudka, nous prendrons possession de l’ïle de Malditta, et nous les repousserons le plus au large possible ! »

Nouvelles acclamations. La silhouette d’une étrange jeune femme apparut dans l’encadrement de la grande porte. Tchileï releva la tête, et un faible sourire se dessina sur ses lèvres.

« Et s’ils ne veulent pas comprendre, nous les tuerons ! »

Il leva ses mains, et tous applaudirent. La femme de la porte avança en pleine lumière.

« Mais pour le moment, buvons ! à Siudka, et à moi ! »

Tandis que les invités levaient leur verre, les amis de Prune se rassemblèrent, et se dirigèrent vers les escaliers. Cependant, des gardes les encerclaient discrètement. Ils étaient repérés, et allaient se faire prendre… Prune devait agir. Elle se montra à la balustrade, en hurlant : « Espèce d’imposteur, je te chasserai de ma ville et j’aurai ta peau ! »

Tous se retournèrent vers elle.

« Une Céruléenne ! cria quelqu’un ! Vite, tuons-là !

Je ne ferai pas ça, si j’étais vous, déclara alors la femme de la porte. Elle s’écarta, et laissa le passage à Morgane et Aruvah, qui s’occupèrent respectivement des invités et des amis de Prune. Un combat désordonné se déclencha ; Prune profita de cet immense fouillis pour se faufiler vers la sortie. Quelqu’un la rattrapa par le bras : Tchileï.

« Reste là, Prune.

Pourquoi ? Je peux me sauver, alors j’en profite !

Non, ça peut être dangereux : il y a des gardes tout autour de

la Mairie. On

attend Rizalé, c’est plus sûr.

Qui est Rizalé ?

C’est moi, déclara la femme bizarre, qui avait pris sa véritable apparence : une Céruléenne Anthropoulienne. Tchileï, occupe-toi des autres avec Morgane. Prune, tu viens avec moi.

Pourquoi ? Et où va-t-on ?

Je suis la sœur de Perle-De-Lune… Il est temps que tu rencontre ta famille céruléenne. »

 

Fin de la cinquième partie.

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  • La Fleur d'Ecume va vous entraîner dans les méandres de mon cerveau : en effet, tout ce que vous allez lire, c'est un rêve que je fais (l'histoire est donc parfois étonnante !) Parés à plonger ? C'est parti !
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